Je n'aime pas le rap. Néanmoins, en savoir plus sur l'une des légendes du milieu, à une époque où le genre musical signifiait encore quelque chose dans son aspect « cri de la rue », pourquoi pas. Certes, la VF n'a pas aidé, et je n'arrive toujours pas à savoir si le doublage du protagoniste est excellent ou complètement pourri. N'empêche, toujours compliqué d'apprécier un biopic où votre héros est un connard fini. Sincèrement, comment s'identifier à un mec pareil ? D'accord, le portrait devient un peu plus nuancé sur la durée, par moments on peut entrevoir une complexité, une « lutte intérieure » rendant celui-ci (un peu) plus intéressant.
Ça ne change pas vraiment le fond du problème. Je n'en avais souvent rien à foutre. Les textes m'ont paru atroce. La musique n'était pas en reste, si ce n'est dans la dernière partie. Comme on vise un public très précis, il faut aussi se la jouer branchouille et pseudo-audacieux côté mise en scène, pour des effets souvent aussi laids qu'inutiles. Pourtant, cette idée du succès qui vous montre trop brutalement à la tête, auquel vous n'êtes pas prêts, avec l'enfer de la drogue et la tentation constante de femmes plus sublimes que les autres, tout le monde peut comprendre et s'intéresser à ces problématiques.
Mais non, il faut qu'on reste dans une logique « gangsta » bas de gamme, dont personne ne sort grandi (et certainement pas Tupac Shakur), sans que cela n'apparaisse un seul instant comme un réel parti pris. Peut-être les fans me contrediront-ils, apprécieront ce portrait. J'y ai surtout vu beaucoup d'arrogance et de bêtise, où le statut presque « mythique » du bonhomme ne m'a jamais paru justifié, trouvant presque triste que de tels individus puisse susciter une admiration. Heureusement, Angela Bassett apporte pas mal de dignité à un rôle de mère qu'elle parvient à rendre séduisant : chacune de ses scènes est une réelle bouffée d'oxygène. Bref, si je comptais sur ce film pour me « réconcilier » avec le rap et ses « artistes », c'est raté, et pas qu'un peu.