Notre-Dame brûle par Gérard Rocher La Fête de l'Art

Critique éditée le: 22 août 2024

Le 15 avril 2019 Paris va être le centre d'une information dramatique qui va faire le tour du monde. Subitement à 18h50, de la fumée puis des flammes commencent à s'échapper du toit de Notre-Dame de Paris. Ce film raconte cette folle nuit du 15 avril qui pour beaucoup restera à jamais mémorable. Plus de 400 pompiers devront lutter avec acharnement et avec un énorme courage contre le brasier qui tente de détruire ce symbole sacré, ce monument légendaire connu du monde entier...

Que ces heures furent éprouvantes ! Que l'on soit croyant ou non un inexorable sentiment de peine, de crainte et même de révolte nous étreignait alors. La Grande Dame allait-elle périr au milieu de ce bûcher ardent ? La foule qui envahissait les ponts, les quais, les gens effarés, pétrifiés qui priaient en rajoutaient à l'horreur de cette nuit infernale. Et lorsque la magnifique flèche de Viollet-le-Duc embrasée tomba dans le vide, un cri d'effroi raisonna autant dans la rue que chez les familles contemplant sidérées ce désastre devant leur télé. La tour contenant le "Bourdon" fut touchée à son tour et là la façade avait toutes les malchances de s'écrouler... Plus de cathédrale, plus ce fantastique symbole qui nous était si familier et qui avait traversé tant de siècles émaillés de conflits. La vielle Dame bâtie de 1163 à1345 n'était-elle pas impérissable!

C'était sans compter sur des soldats du feu absolument héroïques luttant durant près de 15 heures dans des conditions périlleuses et dantesques allant même à évacuer les œuvres d'art, les trésors sacrés faisant fi des chutes de pierres et de plomb.

Lorsqu'à 22h50 le général Gallet commandant la brigade des sapeurs-pompiers de Paris annonça que l'incendie de la tour nord était sous contrôle, un immense soulagement s'empara de toutes et tous. Lutèce retrouvait sa cathédrale encore debout et déjà prête à se refaire une beauté. L'apocalypse n'a pas eu lieu et aujourd'hui soit un peu plus de cinq ans plus tard le grand orgue majestueux raisonnera comme avant pour fêter Noël 2024. Les larmes ont séché.

Avant de vous justifier ma note, il faut remercier vivement et féliciter les techniciens parfois au péril de leur vie, les artistes sculpteurs et tout ces spécialistes de l'art qui ont permis de réparer les toiles, les vitraux, les statues et les reliefs délabrés par le sinistre. La façade, l'intérieur de la cathédrale et sa charpente sont devenus encore plus resplendissants comme pour narguer cette agression des flammes qui furent vaincues par les soldats du feu appuyés par les forces de l'ordre et les secouristes accourus sur place.

Il est certain que ce malheur qui a suscité l'émotion valait bien un film. Pour rendre vraiment compte de cette nuit là il fallait absolument une mise en scène parfaite et à la mesure de l'événement, c'est à dire impressionnante. Jean-Jacques Annaud releva ce difficile défi avec des astuces plus surprenantes les unes que les autres. La description devait être parfaite, crédible et susciter cette angoisse que nous avons ressentie durant de longues heures. Il y a des scènes réelles incluses dans cette production mais également beaucoup d'idées inattendues pour reconstituer le sinistre sans que nous nous rendions compte que parfois nous n'étions plus à Notre-Dame.

Des scènes furent tournées dans les cathédrales de Bourges, de Sens, d'Amiens, à la basilique de Saint-Denis mais aussi à la gare de Versailles-Château Rive Gauche, également à la Cité du Cinéma de Saint-Denis avec une reconstitution parfaite à l'échelle 1 des décors tels que le transept nord, le fameux escalier en colimaçon, la charpente et l'imposant beffroi nord contenant les cloches. Puis ils mirent le feu à ces décors et nous n'y avons vu que du... feu.

Que dire après ce tour de magie? Le film est très bien réalisé avec une mise en scène à la hauteur de l'événement. Personnellement, les souvenirs de ce désastre étant restés gravés dans ma mémoire, je suis resté cloué dans mon fauteuil saisi par la justesse chronologique de ce drame et par les scènes très réalistes du sinistre. Les moments de rassemblement, de contemplation et de prières de la foule retracent fort bien l'attitude des adieux à Notre-Dame et enfin celle de l'espoir renaissant à l'annonce du feu sous contrôle.

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Je pensais mettre une note plus forte si le réalisateur n'avait pas eu la mauvaise idée de donner sa version de ce mégot laissé par un ouvrier à la fin de son service. C'était bien s'avancer puisque l'enquête est toujours en cours et que cette hypothèse semble éloignée. Par contre le constat fait par Jean-Jacques Annaud sur l'état précaire et vétuste des installations électriques au niveau des charpentes est correctement décrit et cette précarité ne peut certainement pas être étrangère à l'évolution du sinistre. Quant à l'histoire de cette petite fille et de son cierge est-elle véridique? C'est à voir mais elle est très émouvante.

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Une parfaite interprétation est au rendez-vous et ce mélange avec de vraies personnalités du moment transforme cette super production en reportage très passionnant et très émouvant.

Ce film restera certainement un document incontournable sur ce triste moment de notre histoire. Il prouve aussi que les gens ne sont pas tous des égoïstes et sont capables de vivre des émotions qui les bouleversent, capab11les de risquer leur vie pour un emblème religieux qu'ils soient croyants ou non.

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Box-Office France: 814.706 entrées

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Ma Note: 8/10

Créée

le 20 août 2024

Modifiée

le 21 août 2024

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