Bon, je n'ai presque rien compris, je n'ai pas saisis de ligne directrice ou de quoi est censé parler le film. (Je n'ai même compris que Olga =/= Judith qu'au deuxième visionnage). J'avais entendu que Godard avait été accusé d'antisémitisme pour ce film mais ça ne m'as pas aidé. Je n'ai pas non plus été particulièrement sensible aux 10 premières minutes, ni aux 10 dernières.
Pourtant c'était une expérience assez fantastique, être baigné dans une flux d'image incompréhensibles m'a mit dans une position de réflexion intense, à essayer de donner sens à ce que je voyais, sans jamais réussir. J'en suis sorti un peu déboussolé, incapable d'avoir une vision ne serait-ce qu'un peu nette de ce que je venais de voir. Aucune consistance, aucune cohérence, aucune sentiment particulier, aucune leçon, juste des images et des émotions esthétique étranges associées (notamment la scène du cours). J'ai vraiment donné de ma personne pour apprivoiser ce film.
Cet état où je vois des fragment éclatés du film dans ma tête, je ne pensais même pas que ça pouvait exister, c'est censé se construire automatiquement non ? Et bien non. Il y avait une forme de frustration, à voir que malgré que je forçais la création de sens, rien ne venait. D'autant que la personne avec qui je l'ai regardé à tout de suite été capable de formuler son interprétation et comment le film l'avait touché.
Je l'ai donc revu deux jours après. J'ai compris, verbalement, beaucoup plus d'éléments (l'attaque suicide de la fin, les traductions de l'interprète). Chose intéressante, revoir tous les plans les a ancrés beaucoup plus dans ma consciente ce qui leur fournit un poids et un sens naturel, mais factice, je ne leur en donne toujours pas vraiment. C'est juste qu'il n'y a plus le choc de la première fois.
C'est terrible quand on y pense : le film me semble beaucoup plus logique et accessible uniquement parce que je l'ai revu et pas grâce à la compréhension que me permet le second visionnage. Certes ce qui se passe est plus clair, mais je n'ai toujours pas d'interprétation propre, et j'ai perdu cette vision chaotique du film.
Je n'aime donc pas le film pour ce qu'il est (à par la scène du cours de cinéma) mais pour cet état d'impuissance qu'il m'a donné l'occasion de ressentir. J'imagine que je ne revivrai jamais, alors ces quelques minutes de rêveries avant de dormir, j'espère ne pas les oublier.