Notre Petite Soeur c'est un peu une histoire sans fin ni début.
Sans héroïne non plus.
Notre Petite Soeur aurait pu être décliné en série télévisée tant les personnages sont profonds. Mais la force du film c'est d'en rendre nettement compte, et ce en deux heures.
Sans jamais privilégier un point de vue sur un autre, le tout dans un parfait équilibre scénaristique, se dévoilent devant nous ses quatre jeunes filles, aux fêlures et aux pensées différentes mais qui trouvent dans leurs différence le plus beau moyen de se déclarer leur amour mutuel.
Interprétées par des comédiennes aussi convaincantes que jolies, elles nous semblent d'une évidence rares tant leur parcours est réalisé avec un véritable réalisme.
Un réalisme qui ne délaisse jamais le talent cinématographique ; Hirokazu Kore Eda n'en est pas à son premier film, et il avait déjà su nous montrer l'ampleur de son talent dans le magnifique "Tel Père Tel Fils". A l'aide d'une mise en scène d'une simplicité certaine (souvent un peu trop simple peut être), toute en douceur et légers travellings, il parvient à créer de vraies ambiances, par des jeux de couleurs et de paysages recherchés. S'y retrouve toute la beauté du Japon et de ses ambiances, que cela passe par la nourriture, thème presque central du film tant il est marque culturelle autant que lieu de réunion familiale, que par la belle bande originale.
Néanmoins quelques baisses de rythmes sont à déplorer, alourdissant parfois l'ensemble et causant quelques moments d'ennui. Une petite demie heure de moins aurait été bénéfique.
Avec Notre Petite Soeur, Kore Eda poursuit donc son analyse de la famille japonaise, avec certes un peu moins de dynamisme et de cynisme que dans son précédent long métrage, mais tout autant de délicatesse et de simplicité.