Que restera-t-il de nos amitiés ?
L'Italie exulte, cette Italie... Terre si chère aux maestri du néo-réalisme qui durant des années ont filmé ses couleurs, son peuple, ses misères et ses failles, ses luttes et ses beautés ; cette Italie qui doit se relever après la tempête, après la guerre, nous est livrée à nu, fragile encore de ses dissensions et de sa nouvelle jeunesse. Elle est un personnage. Le personnage autour duquel chacun gravite, auquel chacun est lié, comme une belle amante.
Nos trois amis y feront leur petit bonhomme de chemin, à leur manière ; l'un cherchant à gravir les échelons, un autre à changer le monde, et le dernier à aimer, à être aimé. Des banquets de la haute jusqu'aux pasta d'un boui-boui, les parcours divergent, se forgent selon la réponse à l'inévitable question : « l'argent, ou les idées ? », pour enfin, face à la réalité, se fondre dans leur époque.
Credevamo di cambiare il mondo e invece il mondo ha cambiato noi...
Tout au long de ce chemin, nous verrons le cinéma, magnifié ; comme cet hommage à La Dolce Vita, dévoilant une fontaine de Trévi illuminée dans le soir pour la caméra de Fellini, rejouant le mythe. Un long chemin, vers ces idéaux de jeunesse – ces chimères – au bout duquel on retrouvera cette mélancolique impression d'avoir manqué quelque chose, quelque part, à un moment... Un vide qu'on ne peut plus boucher. C'est le désir jamais comblé, le bonheur jamais trouvé. Sauf pour le plus simple d'entre eux, celui auquel peu de monde, au départ, voudrait ressembler mais qui, finalement, remporte ce long combat que de vivre.
C'eravamo tanto amati, c'est le moment de la rétrospection, d'aimer ce qu'on a tant aimé, et de trinquer, avec un sourire amer, au temps qui passe, ce temps qui passe...