Les histoires d'amour entre un(e) vampire et un(e) non-vampire sont à la mode. Il n'y aurait pas Twilight à proximité, on se laisserait peut-être davantage pomper les hématies. Mais là, ce n'était pas le bon moment.
Le côté glamour est très mitigé. Les vampires femelles ne feront pas concurrence à Miss Univers, les mecs sont très moyens. Les décors sont délibérément choisis dans le style squat crade taggué à en dégueuler. Les personnages sont esquissés, exagérés: la looser minable ramassée sous un pont, l'aristocrate pluriséculaire désespérée de voir s'enfuir l'amour devant elle, la fofolle aguicheuse, l'intello au regard scrutateur toujours avec un bouquin à la main. C'est presque Joe, Jack, William et Averell.
A peine pourrait-on voir dans ces vampiresses de boîte de nuit une vague transposition du désir sexuel des femmes. Les décors sont volontiers décadents: un Berlin-Est flou et triste où traînent des inscriptions en cyrillique et de vieux portraits de Lénine, des dansoirs improvisés dans des hangars aux revêtements écaillés, le clin d'oeil démago à la drogue et à l'alcool (vachement utile, pour des vampires ! Mais faut bien racoler le boutonneux qui se sera laissé prendre à l'affiche).
Ceci dit, on se demande comment les dames aux dents si longues ont pu survivre (ou "surmourir" ?) pendant tant d'années, si des circonstances somme toute banales pour elles leur causent tant de problèmes dans ce récit ? Il y a là quelque incohérence.
La musique est le plus souvent un rock lourd évoquant le pas de Godzilla sur la Cinquième Avenue. Mais la séquence d'introduction est intéressante, avec les vampiresses en avion; elle est accompagnée d'une chanson faussement angélique qui exhale quelques relents de perversité assez réussis.