Ancien homme de main de la Résistance, Le Guen a tué à nouveau après la guerre. Il est condamné à mort. De courage, Cayatte n'en manquait pas, au début des années 50, pour s'attaquer à la peine de mort, dénonçant toute l'hypocrisie d'une société. Comme il lui a été souvent reproché, il le fait sans s'embarrasser de beaucoup de nuances, tous les arguments étant censés appuyer son plaidoyer. Certains sont moins recevables que d'autres et le cinéaste en fait parfois trop, frisant le hors sujet (la vendetta corse). Cependant, contrairement à ce que s'affirmait Truffaut et consorts, il y a bien un art de la mise en scène chez Cayatte (les préparatifs avant l'exécution de la sentence) et une solide direction d'acteurs. Marcel Mouloudji n'a jamais eu un plus grand rôle et il est tout bonnement remarquable, bien épaulé par Frankeur, Pellegrin et les autres.