Dans la même veine que divers films mis en scène lors des débuts du nouvel Hollywood, à l'image de "Bonnie & Clyde" de Arthur Penn ou "Bertha Boxcar" de Martin Scorsese, "Nous sommes tous des voleurs", de Robert Altman revient de manière romancé sur la criminalité qui a sévi durant la période de la Grande dépression aux Etats-Unis. Ici, il nous fait suivre trois hommes qui se sont évadés de prisons dont l'un qui va peu à peu tomber amoureux de la sœur d'un autre et hésiter sur la vie qu'il doit choisir.
C'est avec un fort soucis de réalisme que Robert Altman nous raconte cette histoire. Il retranscrit très bien l'époque qu'il met en scène, que ce soit à travers la reconstitution (décors, habits...) ou la pauvreté qui sévissait et qui poussait les bandits à passer à l'acte.
Altman s'attache tout de même beaucoup plus à ses personnages et l'évolution de leur relation qu'au braquage en eux-même. A l'instar de "Bonnie and Clyde", le couple qu'il met en scène n'est pas lié par le braquage mais par le désir mener une autre vie et prendre une voie honnête, surtout elle. Il étudie la façon dont elle veut le pousser à arrêter le braquage et comment lui, qui souhaite pourtant s'en détacher, à du mal. Il évoque les choix de vies et la difficulté d'en faire certains, ou non.
Altman se fait nostalgique et prend bien son temps pour développer le récit. Et c'est là, le léger problème du film, il prend son temps mais peut être un peu trop et finalement on ressent un manque de rythme et donc quelques longueurs notamment passé les premiers émois du couple. Le couple en question est très bien interprété par Keith Carradine et Shelley Duval.
Bref, si ce n'est pas forcément un grand Altman c'est plutôt un bon Altman qui pêche à cause de quelques longueurs mais qui nous dresse un portrait nostalgique d'un couple naissant en pleine grande dépression et qui doit décider quelle vie choisir.