Sorti en 2015, ce fut pour moi une des révélations de l'année. Kheiron réussit à nous narrer une des pages les plus douloureuses de l'histoire iranienne, avec tendresse et humour. Oeuvre quasi auto-biographique, il explore le parcours de ses parents, figures importantes de l'opposition au régime du Shah, puis de celui de la république islamique de Khomeini. Son père, interprété par lui-même, fils d'une famille nombreuse, prends part avec force au sein de la lutte contre l'oppression et la défense de la démocratie. Par conséquent, il subit pendant près de dix ans, représailles, tortures, violences et arrestations. Sa femme, incarnée par l'excellente Leïla Bekti, s'engage avec conviction à ses côtés. Leur couple unie est admirable mais aussi très atypique. Les personnages secondaires sont touchants et drôles ; on note les prestations de Gerard Darmon, Zabou Breitman dans les rôles des parents de la jeune femme et d'Alexandre Astier dans celui du risible et pathétique Shah d'Iran.
Les interprètes sont toujours justes, les personnages sont hauts en couleur, l'histoire est douloureuse, la narration très drôle. Bref, un petit bijou original et léger. Seul petit bémol pour moi, la dernière partie du film, plus conventionnelle dans le traitement de l'implication du couple dans la vie associative locale en France. On retrouve les clichés du genre et la morale bien-pensante (jeunes de banlieue remis sur le droit chemin...).
Mais, vue la qualité du film, de son humour, des magnifiques paysages et même de sa musique, je ne veux en retenir que les bons côtés!