«Quoi, un film réalisé par un type qui fait du stand-up, qui parle de ses parents, lesquels, en plus, sont Iraniens? Non, mais vous voulez me plomber encore plus le moral en ce mois de novembre riant comme une réunion d’état-major de l’armée russe?! Et puis moi, je n’ai pas encore
vu le James Bond, alors, merci bien, mais votre Nous trois ou rien,ce sera sans moi! En plus, c’est quoi ce titre à la con?» Ah ça, forcément, il y a moins de filles en guêpière noire, de gadgets et d’Aston Martin qui explosent que dans un film de 007, mais à part ça ce spectateur,
fictif évidemment, a tout faux.Nous trois ou rien, c’est le meilleur
remède contre la morosité ambiante, 100 minutes qui permettent
d’envisager sereinement et le sourire au coin des lèvres l’imminent
échec de la COP21 ou la prochaine défaite du FC Sion. Jouant au
shah et à la souris avec différents registres, Kheiron, humoriste qui
signe là son premier long-métrage, rend hommage à ses parents, qui,
incapables de rentrer dans le rang, sont sortis d’Iran, ont fui les ayatollahs
de Téhéran pour les petits caïds d’une cité parisienne. Il parle
engagement, intégration. C’est grave, léger, politique, romantique,
drôle (Alexandre Astier en shah d’Iran: quatre scènes, trois éclats de
rire!) et ça couvre tout le spectre des émotions.
Bertrand Lesarmes in Vigousse