To the c'était pas obligé
On prend les mêmes et on recommence : après le succès de "Tout ce qui brille", Géraldine Nakache remet le couvert à l'aide une intrigue à peine différente de son premier long, avec en prime les mêmes têtes d'affiche : Leïla Bekhti, Manu Payet...
Bref, trois amis quittent leur cité de Nanterre le temps d'un voyage à New-York, afin de rendre une petite visite surprise à leurs "reusses" parties tenter leur chance dans la Grosse Pomme. S'en suit une série d'aventures, de désillusions, d'embrouilles et de remises en question qui vont pousser les membres de la petite bande à réviser leurs priorités et à poser un regard neuf sur leur vie. *innovation quand tu nous tiens*
Sur le papier, le projet est bien joli, mais dans les faits, on s'ennuie assez rapidement de voir les mêmes ressorts scénaristiques nous être resservis : on est issus de milieux modestes mais on gravite dans des sphères fortunées, on prend le melon à cause de nos rêves de paillettes, on en néglige sa famille et on se déchire entre amis... Ca ne vous rappelle rien ?? Moi si. "Nous-York", c'est "Tout ce qui brille" version US, rien de plus.
Ajoutons à cela l'invraisemblance de certaines situations (Manu Payet qui sort avec une riche New-Yorkaise, Leïla Bekhti et Géraldine Nakache, restées aux USA illégalement, sont coincées à NY à causes de formalités administratives qu'un avocat se charge de régler, mais peuvent miraculeusement rentrer au bercail, d'un coup d'un seul !) ainsi que le niveau zéro des répliques, écrites à 90% en verlan... C'est bien de vouloir être authentique et proche du public auquel on s'adresse, mais là, ça dépasse les limites du tolérable. Dommage que le film soit si mal écrit, car les problèmes des personnages et leurs discussions perdent en profondeur à cause de la pauvreté des propos...
Enfin, le dénouement part d'une bonne intention mais devient rapidement dégoulinant de bons sentiments, et j'ai tendance à ne pas tolérer longtemps ce genre de messages à tendance moralisatrice du genre "tenter son rêve c'est beau, mais aimer sa famille et ses potes c'est encore mieux", "garder les pieds sur terre c'est bien", "la vraie richesse ce sont nos amis"... En conclusion, malgré le pep's et l'entrain de ces joyeux lurons largués aux States le temps d'un film, "Nous York" manque cruellement d'intelligence et de pertinence ; et l'humour ne suffit pas à faire disparaître ce sentiment de réchauffé...