Il y a aussi des films "gentils" - pas ceux de Besson, si l'on se souvient que, fatigué des critiques, celui-ci appelait ainsi à l'indulgence envers son oeuvre : Cameron Crowe, à la cote bien dévaluée, nous en offre un - et oserais-je dire un très beau, très touchant - avec ce "Nouveau Départ" à la frontalité candide et désarmante. Faux film familial (animaux farceurs et enfants frondeurs, enfin presque...), "Nouveau départ" nous propose une nouvelle version de cet éternel travail de deuil qui hante tout un pan du cinéma - le plus ambitieux, en fait : comment faire revivre les morts, et comment vivre avec eux ? La solution de Crowe, ce n'est pas (ou du moins pas seulement) travailler dur et croire en l'avenir (éternel rêve américain), c'est la foi en les images - les photos du Mac qui s'animent sur les lunettes du toujours impeccable Matt Damon - et aussi en le récit : raconter l'amour, c'est permettre au miracle d'advenir, comme dans cette fin magique, aussi évidente que culottée. Oui, "Nouveau Départ" est un beau film, envers et contre toute attente.
[Critique écrite en 2012]