Sur le sujet archi rebattu des oppositions riches/pauvres, le réalisateur mexicain ne renouvelle pas le thème. Certes le film est efficace et frontal mais malheureusement, trop dispersé et confus. Dans un futur proche, des victimes de l’inégalité sociale grandissante font irruption dans un mariage de la haute société mexicaine. C’est le début d’une révolution menée par l’armée qui enflamme les rues et réveille l’armée. Se met alors en place une dictature militaire et la société devient chaotique.
La peinture du Mexique est aussi terrible que ‘La civil’ de Teodora Mihai. Le film montre une société gangrénée par la violence, rongée par les différences de classes et où un groupuscule peut prendre le pouvoir sans aucune légitimité et exclusivement par la violence. Cela veut bien sûr évoquer la société mexicaine victime des cartels, des rapts, des violences. C’était également le sujet du film ‘La civil’ mais contrairement au film qui nous occupe, ce film allait à l’os, traitait son sujet sans fioritures. Ici, Michel Franco se disperse.
Le film s’ouvre sur une suite d’images qui n’ont ni queue, ni tête. Ces images sont censées nous introduire dans le climat du film, susciter notre curiosité. Hélas, c’est raté ! Elles ne servent à rien et sont carrément grotesques. Certaines idées ne sont pas abouties. Une parmi d’autres, la couleur verte qui se diffuse peu à peu pour signifier la révolte qui advient, et pourquoi pas la contagion de la révolte, qui peu à peu gagne du terrain.
Quant à l’opposition voire la rivalité riches/pauvres, cela ne va pas chercher très loin. Les riches vivent dans leur bulle, voire méprisent les pauvres. Les pauvres jalousent les riches. C’était le sujet de ‘L’argent de la vieille’ de Luigi Comencini ou de ‘Parasite’ de Bong Joon-ho, mais ‘Nuevo Orden’ n’en a pas l’insolence, ni la causticité. Quant à la révolte des prolétaires contre les riches, ‘La cérémonie’ de Claude Chabrol traitait de ce sujet avec beaucoup plus d’efficacité et moins de moyens.
Un film en demi-teinte donc. Efficace mais sans surprise et surtout un peu plombé par une volonté de faire ‘auteur’ en multipliant les effets. Pourtant il y a de bonnes idées.