Le mythe du Graal revisité à la sauce chinoise par le réalisateur Fruit Chan. L’œil du cinéphile pourrait être agacé par cette rallonge d’un des trois courts métrages contenue dans l’œuvre « 3 Extrêmes ». Car de prime abord, le pitch reste le même, il est simplement développé, voire comme le dirait certains gonflé à outrance au format d’un long.
C’est vrai que le film repose sur une certaine pesanteur dans la réalisation et l’enchaînement des scènes, c’est un parti pris. Mais il recèle surtout par son traitement néo réaliste une vraie dimension d’un film qui oscille à la limite, si ce n’est du fantastique, du fantasque au sordide. Et du spectateur de se laisser embarquer dans ce récit ô combien troublant.
La photo jouxtée à des décors inquiétants renforce ce sentiment de malaise croissant et les deux actrices principales n’y sont pas étrangères non plus tant elles s’imprègnent de leurs rôles avec beaucoup de sensibilité.
Si l’on échappe pas de temps en temps à un léger ennui, l’ensemble est suffisamment fort et démonstratif pour allécher notre instinct de voyeur. Une curiosité.