Il ne faut pas prendre ce film pour ce qu'il n'est pas. Ce n'est pas un film dossier, c'est un film qui vise à retracer, documenter, de la façon la moins polémique, mais aussi la plus spectaculaire possible la traque des terroristes de Paris 2015.
Le film est particulèrement immersif, le rythme est haletant, Jimenez sait y faire. On prend globalement fait et cause pour les policiers français, l'exploration de la moindre piste.
En cela, c'est passionnant. Mais ce film, sans doute volontairement, n'est pas là pour expliquer quoi que ce soit. Ce n'est pas un film dossier. C'est une reconstitution historique qui ne questionne pas.
En cela, cela m'a rappelé Zero Dark Thirty de Kathryn Bigelow, film sur la traque de Ben Laden, diablement efficace également, mais sans aucun recul (en tout cas je ne l'ai pas vu) sur les méthodes employées.
Comme dans Zero Dark Thirty, la caméra adopte le point de vue des traqueurs. Elle se met dans leurs pompes, avec empathie. Les méthodes des flics de novembre étant moins discutables que celles de l'armée américaines, on est moins interloqué quand même.
Je pense que Novembre est plus clair que Zero Dark Thirty. Il dit : n'essayez pas de me faire expliquer ce que je ne sais pas expliquer ou veut pas expliquer. Je veux juste parler des jours qui ont suivi, de la traque des terroristes. Et ce film le fait bien. A l'américaine. Ca nous change aussi des petites études de moeurs dont le cinéma d'auteur français est si friand.