Nuages d'été
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Une variation différente de M.Naruse et de ses portraits tragiques optant pour le thème plus global du monde rural.
Débutant par l'enquête d'un journaliste sur la réforme agraire dans le Japon d'après guerre, un constat pessimiste de la condition de l'homme et du fossé qui ne tarde pas à se créer entre le respect des traditions et le besoin de modernité pour la simple survie, où le monde paysan est fui par une jeunesse attirée par la ville et ses emplois salariés.
Reprenant la ligne de son film Tourments, un portrait sobre et finalement assez lumineux d'une veuve de guerre, supportant la dictature de sa belle-famille, oubliant sa vie de femme, ou subissant les aléas d'une rencontre amoureuse compliquée, qui soulignera encore chez Naruse cette notion d'enfermement et de destinée vouée à l'échec. Mais le cinéaste hésiterait peut-être à choisir entre l'étude sociologique, la romance, la rébellion de la jeunesse et les relations familiales qui procure une certaine distance avec les personnages et un manque d'émotion, voire même d'empathie. S'ajoute un défaut de caractérisation d'une famille relativement nombreuse, ne permettant pas de bien saisir les liens, s'attachant à deux personnages principaux, Ganjirô Nakamura, (dernier caprice), en patriarche autoritaire et dépassé par les événements et Chikage Awashima, habituée de Y.Ozu, en pilier du changement.
Bien moins sombre qu'à l'accoutumée, filmé en couleur, adoptant des plans plus larges, mais sachant toujours filmé ses décors naturels, Naruse souligne sans excès et assez justement, toute la difficulté d'une fange de population soumise au changement, écrasée par leurs dettes et les conventions, à l'incommunicabilité familiale pesante et aux rêves inaccessibles.
On y retrouve toute la bienveillance du metteur en scène, et quelques fulgurances bien senties, où chaque scène pointera finement les enjeux. Quelques tentatives d'humour, certaines manquées par des dialogues qui auraient mérité plus de verve et auraient trouvé leur place dans cet exercice assez inhabituel chez le cinéaste.
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le 1 oct. 2019
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