Odyssée burlesque
O’Brother est une comédie. Rien de parvient à décaler la drôlerie constante instaurée par les frères Coen, pas même cette période terrible que fut la Grande Dépression. Un aspect que l’on retrouvait...
le 22 mars 2017
65 j'aime
5
O Muse ! Conte-moi l'aventure de l'homme aux mille tours qui pendant des années erra...
Deux ans après l'excellent The Big Lebowski, les frères Coen (Sang pour sang, La Ballade de Buster Scruggs), nous mitonne en 2000 un savoureux pastiche de L’Odyssée d’Homère. Écrit, produit, monté et réalisé par Joel et Ethan Coen, drôle, intelligent et insouciante cette comédie musicale folk s'ajoutant au blues et à la country supervisé par les compositeurs Carter Burwell & T-Bone Burnett, s'inspire très librement aussi du roman Ulysse de l'écrivain et poète James Joyce écrit en 1922. Une cavale burlesque de trois forçats évadés unis par les chaînes dans le Sud profond des années 30. Un joli trio d'acteurs chanteurs emmenés par le play-boy beau parleur du groupe, Ulysse Everett McGill, incarné par le philosophe George Clooney (Une nuit en enfer, Money Monster) obsédé par ses cheveux dont la première inquiétude à chaque réveil, et la gomina Dapper Dane dont il ne peut se passer. Ainsi que le plouc Pete et le benêt naïf Delmar interprétés respectivement par John Turturro (Le Sicilien, Going Places) et Tim Blake Nelson (La Ligne rouge, Angel Has Fallen). Sans oublier leur ami guitariste, le musicien Tommy Johnson joué par Chris Thomas King qui a vendu son âme au diable au détour d'un carrefour, un quatuor faisant partie du même groupe, Les Culs Trempés avec leur hit ; I Am A Man Of Constant Sorrow !
Pour leur huitième long-métrage et première collaboration avec Clooney, les Coen Brothers suivent les mésaventures de trois barjots pendant la grande dépression mais avant de retrouver la liberté tant convoitée et un éventuel trésor, les évadés de l'État du Mississippi rencontrent lors de leur odyssée plus cinglés qu'eux ! Ils y croisent un prophète aveugle / Tirésias, un shérif obstiné, une procession de chrétiens évangéliques / les Lotophages, le gangster hystérique George Babyface Nelson, des politiciens opportunistes Pappy O'Daniel / Ménélas & Homer Stokes / Homère, trois sirènes blanchisseuses et cupides aux chants ensorceleurs, la transformation d'un crapaud, le Cyclope raciste Big Dan Teague / Polyphème, les membres du Ku Klux Klan, une Penny / Pénélope peu portée sur la patience et la fidélité, et bien d'autres merveilles...
Au casting de road-movie décalé, il y a dans les seconds rôles pleins de comédiens en grandes formes, John Goodman (Mélodie pour un meurtre, Atomic Blonde), Holly Hunter (Arizona Junior, The Big Sick), Charles Durning (Sœurs de sang, Séquences et Conséquences), Michael Badalucco (Mac, Ma sorcière bien-aimée), Daniel von Bargen (Basic Instinct, Simone) et Del Pentecost.
Diable, on est faits comme des rats !
Le Sud des États-Unis, dans les années 30. Trois bagnards prennent la poudre d'escampette. Il y a là Ulysse, le meneur de la bande, obsédé par sa chevelure, Pete, au tempérament colérique, et Delmar, dont la gentillesse frôle la bêtise. Dans leur escapade, les trois compères reçoivent l'aide très provisoire du cousin de Pete, qui les libère de leurs chaînes puis les trahit. Pris en stop par un gangster, les fugitifs rencontrent Tommy Johnson, un joueur de blues qui a vendu son âme au diable. Ensemble, ils enregistrent un disque dans l'espoir de gagner quelques dollars. Un de leurs titres deviendra, à leur insu, un véritable hit national…
Mes cheveux ça va !
Les frères Coen s'ingénu à plomber l'Odyssée de cavale d'Everett McGill de situations parfois surréalistes mais toujours hilarantes. Un road trip homérique, un petit bijou cinématographique qui réinvente la mythologie grecque, oscillant entre comédie musicale et burlesque pur jus, l'œuvre s'impose en voyage hallucinatoire gorgé de morceaux frénétiques aux scènes d'anthologies bénéficiant d'une réalisation déjantée à la hauteur de ses ambitions.
I am a man of constant sorrow,
I've seen trouble all my day
I bid farewell to old Kentucky,
The place where I was born and raised
(The place where he was born and raised)
For six long years I've been in trouble,
No pleasures here on earth I found
For in this world I'm bound to ramble,
I have no friends to help me now
(He has no friends to help him now)
Maybe your friends think I'm just a stranger
My face, you'll never see no more
But there is one promise that is given
I'll meet you on God's golden shore
(He'll meet you on God's golden shore)
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les stars en prison, Leurs Chef-d'Oeuvres, En famille., Regarder en boucle ! et Les meilleurs films des frères Coen
Créée
le 26 nov. 2018
Critique lue 1.5K fois
6 j'aime
D'autres avis sur O'Brother
O’Brother est une comédie. Rien de parvient à décaler la drôlerie constante instaurée par les frères Coen, pas même cette période terrible que fut la Grande Dépression. Un aspect que l’on retrouvait...
le 22 mars 2017
65 j'aime
5
Adaptation très libre de l'Odyssée d'Homère, O Brother, Where Art Thou?, huitième long-métrage des frères Coen, nous emmène en plein Mississippi pour y suivre l'évasion, puis la traque de trois...
le 14 juin 2018
36 j'aime
9
Après le succès mitigé du Big Lebowski, les Coen ne se démontent pas et poursuivent dans une comédie dénuée de noirceur, un ingrédient qui a pourtant fait leur succès et défini leur patte, notamment...
le 23 janv. 2020
36 j'aime
3
Du même critique
Comédie culte et indémodable écrie, réalisée et interprétée par Didier Bourdon et Bernard Campan (Les Trois Frères, Les Rois mages), il ne s'agit pas d'un long-métrage des Inconnus, Pascal Légitimus...
Par
le 23 févr. 2017
33 j'aime
5
Keanu Reeves is back, voici le meilleur film d'action de l'Icone Pop Keanu Reeves (Point Break, Knock Knock) depuis Matrix et le meilleur film d'action américain de 2014. Coproduction Summit...
Par
le 21 févr. 2017
31 j'aime
Qu'est ce que je pourrais rajouter qui n'a pas était dit ou décrit de ce merveilleux film d'action produit, réalisé et co-écrit par Monsieur George Miller (Les Sorcières d'Eastwick, Happy Feet). Et...
Par
le 31 mai 2015
27 j'aime