Élie Chouraqui est-il condamné à être l'auteur d'un film, ou plus précisément d'un BON film? Car « Harrison's Flowers », ça commence à remonter à un petit moment quand même (c'était à l'époque où Andie MacDowell faisait des trucs biens, c'est dire), et ce n'est hélas pas « Ô Jérusalem » qui va changer la donne. Pourtant l'ambition était clairement là : adaptation d'un roman célèbre et de qualité, un aspect super-production qui avait relativement de la gueule.
Seulement voilà : Chouraqui semble avoir eu les yeux plus gros que le ventre, et cela se ressent très rapidement. Ainsi, la volonté de filmer les événements à différents endroits essentiels du conflit tombe rapidement à l'eau et se fait de plus en plus lourde, d'autant qu'à force les personnages perdent clairement de leur intérêt, apparaissant finalement presque comme des figurants alors que c'est eux qui auraient dû faire toute l'émotion et tout l'enjeu du film.
Chouraqui a toutefois le mérite de ne pas se faire trop lourd dans ses positions, bien que là encore on ne puisse que regretter un réel manque de point de vue arabe, confirmant les maux contenus par « Ô Jérusalem. » Bref, on est très loin du « Lawrence d'Arabie » français que semblait souhaiter le réalisateur au vu des ambitions de départ, la déception et l'ennui primant en définitive sur l'émotion. Un joli raté, en somme.