Le moins qu'on puisse dire, c'est que ce n'est pas avec ce film que ce cinéaste indépendant va me convaincre dans sa démarche, tout droit sortie de la Nouvelle vague française. Pourtant l'intention est bonne, à savoir de parler de la situation des handicapés en Corée du Sud, où domine l'incompréhension totale de sa population, tuteur ou autres. D'autre part, cette rencontre amoureuse entre deux handicapés (l'un légèrement, l'autre lourdement) peut avoir son charme, tout du moins un intérêt quelconque.
Le problème, c'est qu'on se réduit à ces deux seuls constats. La subtilité ici, on ne connaît pas, et que font deux handicapés ensemble, ben forcément des trucs d'handicapés, sans presque jamais rien d'autre qui filtre hors de cette bulle étouffante de réalisme et de non-action (sérieux, j'ai cru que ce film durait le triple), à part quelques rares scènes de respiration où l'on partage le point de vue décalé de ces deux personnes sur le monde et eux-mêmes, ou transmettent à qui est réceptif une certaine tendresse dans leur relation. Sans compter qu'il faut se farcir les grimaces de cette jeune paralysée physique qui constituent l'essentiel du jeu de son interprète, intéressant comme concept (et ça devait être épuisant à jouer). Il y a aussi des trucs osés dans le genre comme les deux scènes d'amours, mais pour quiconque a côtoyé ce genre de personnes, le bilan me semble tout de même manichéen, et assez aride.
Le résultat est donc sans appel pour moi, avec plus de dépit (je ne compte pas le nombre de fois où j'ai soupiré) dans la balance que d'empathie. Comme on dit, trop c'est trop.