Enfin vu sur une copie infecte qui ne valorise pas les excellentes idées et images du réa, dommage. A revoir.
Coincé entre 2 étalons (fiction et doc) de notre maître hexagonal et mondial du film de guerre, "Objectif 500 millions" peut sembler mineur dans la carrière de Schoendoerffer et pourtant.
Cremer tjs top dans un rôle de soldat/barbouze/espion, rien à dire.
La thématique principale du metteur en scène (la Décolo et ses conséquences sur certains de ses protagonistes, capitaines Conan sacrifiés et largués, inadaptables), l'emploi d'images d'actu et le clic d'œil usuel à un autre de ses films aussi, tout va bien.
Jean-Claude Rolland, qui est top dans les Grandes Gueules, ici ne résiste pas à Bruno Cremer alors qu'il tient très bien sa place entre Bourvil, Ventura et les top seconds rôles de chez Giovanni/Enrico, va comprendre.
Même si Jacques Perrin est sans doute trop sympathique pour ce rôle la confrontation avec l'adjudant Cremer devenu capitaine putchiste n'aurait pas manqué de saveur.
La nana (de Diabolik!) est pas mal et son rôle plus ambivalent et complexe qu'initialement escompté.
Rien à dire de mal des seconds rôles, tjs bien chez le réa.
2-3 fulgurances m'ont néanmoins énormément plu. Impact du duo Semprun/Sch ?
Le coté crépusculaire du truc, à la Melville, PS sait filmer une ville ou une plage et agencer moult détails pertinents dans un N&B qui doit être encore plus top sur une bonne copie.
Le dénouement entre Counter Strike et Le Samouraï.
France Gall qui débarque en couinant "Dis à ton capitaine" dans la radio d'un rade quelconque et qui en déclenche le seul court sourire de notre Maigret 90's (et le mien) du film.
Mais surtout, cette extraordinaire scène où en début et fin de repas vietnamien (après du pinard), les anciens scandent leur chant de légionnaire (ah ah ah ah ah ah ah) entre nostalgie, cagoule et invalidité avec Cremer déjà loin d'eux qui démonte sa Kalach dans la pièce d'à coté et l'épouse indochinoise qui les regarde totalement glacée et terrifiée.
Document d'époque sobre et sec, à voir avant de revoir La 317° section ou le crabe.