Un ancien de l'OAS sort à peine de prison qu'une jeune femme lui propose de braquer un avion postal dans lequel se trouvent 500 millions de francs.
Bien qu'avec ce film, Pierre Schoendoerffer veuille réaliser un film noir, il est quand même question de sa thématique première, qui infusera toute son œuvre, qui est la guerre. Ici, c'est l'Algérie, à travers le personnage superbement joué par Bruno Crémer, qui est clairement un inadapté du système actuel, pour qui la guerre est encore en lui. D'ailleurs, il y a fréquemment des archives assez fortes sur l'époque. On retrouve par moments une froideur, une sécheresse à la Robert Bresson ou Jean-Pierre Melville, notamment dans la préparation du casse, ou dans cette lumière en noir et blanc, notamment ce très beau plan où Crémer est alternativement éclairé par des voitures qui passent devant le store où il prépare son arme pour le casse. Ou bien encore la fusillade finale, avec un dernier plan que n'aurait pas renié Melville.
On peut juste regretter le rôle un peu accessoire de Marisa Mell, surtout là pour mettre en avant sa plastique, mais Objectif 500 millions est une belle découverte, qui montre que le passé est toujours là quoi qu'on en dise.