Le ctrl+C, ctrl+V de la SF
Adapté de son propre roman graphique, Oblivion est le 2ème film de Joseph Kolinski déjà au commande de Tron l’héritage. Mais malgré son expérience dans la SF, le réalisateur peine a apporter quelque chose de nouveau au genre. Si, sur le papier, Oblivion peut passer pour un film de science-fiction correct au scénario très classique, ce sentiment s’estompe rapidement une fois l’histoire commencée. Les images sont belles, la réalisation est plutôt élégante et plusieurs références SF se font très vite sentir mais plus le film avance et plus ces références se multiplient si bien qu’un constat s’impose alors : le scénario n’est qu’un patchwork d’idées piquées dans tous les classiques de la SF de ces 50 dernières années.
Oblivion ne fait qu’empiler des enjeux narratifs présents dans de nombreux films sans réussir à en tirer une histoire correcte. La planète dévastée ressemble énormément à celle de Wall-E, le pompage des ressources naturelles rappellent légèrement Avatar et sans trop révéler le scénario, l’histoire lorgne du côté de 2001, l’odyssée de l’espace, La planète des Singes, Mad Max ou encore Total recall (d’ailleurs l’oeuvre de Philip K. Dick en général semble avoir été exploitée au maximum). Le problème c’est que tous ces mélanges n’apportent rien d’autre qu’un scénario inintéressant, tout juste cohérent.
Le film se perd dans des enjeux trop nombreux pour vraiment les traiter en profondeur tandis que les innombrables twists de l’histoire sont soit trop faciles à deviner, soit sans aucun intérêt et ne relancent jamais le scénario. Si l’on ajoute à cela des dialogues parfois franchement ridicules, notamment les réflexions de Tom Cruise en voix-off, il n’y a plus grand-chose à sauver si ce n’est la prestation de son acteur principal, les autres (Morgan Freeman, Olga Kurylenko, Andrea Riseborough) n’étant là que pour faire de la figuration.
Oblivion n’est donc qu’un immense copier-coller de la part d’un réalisateur qui, s’il possède une patte visuelle indéniable, doit encore trouver le scénario qui ira avec son style.