De belles qualités mais des thèmes qui auraient mérités d'être mieux traités
Joseph Kosinski m'avait plutôt agréablement surpris avec Tron: L'héritage sur le plan formel même si le scénario n'était pas forcément à la hauteur. Pour son second film, il adapte son propre comic, Oblivion.
Pour moi, Kosinski s'avère être un des meilleurs gars de la nouvelle génération à Hollywood pour créer un univers qui possède vraiment de la gueule. Son dernier né ne manque en effet pas d'arguments. Paysages épurés au possible et à la fois gigantesque (la séquence à moto au milieu des bateaux donne quand même le tournis), une notion d'intimité révélatrice dans ce gigantisme justement et d'autres éléments visuels qui donnent au film une certaine touche, même si on sent aussi que Kosinski est un cinéaste qui évolue sous influence, entre un univers proche de La planète des singes ou des clins d'oeil à 2001: l'odyssée de l'espace. Il y a clairement pire. L'atmosphère est donc d'une grande originalité par ce mélange de gigantisme et d'intimité plus que par les références.
Peut-être que cette originalité vient du fait que l'oeuvre possède très peu de personnages récurrents. Le casting est d'ailleurs impeccable avec un Cruise qui fait comme toujours le boulot et accompagné comme il se doit par Morgan Freeman côté masculin et par les charmantes Olga Kurylenko et Andrea Riseborough.
Côté du scénario, on était en droit d'en attendre un peu plus. Kosinski s'attaque au strict minimum avec son histoire tant sur l'oubli, qui est le thème principal, que sur des éléments un peu plus secondaires comme le clonage ou le rapport au Dieu. C'est pas forcément mal abordé, ce n'est pas inintéressant, mais ça aurait nettement mérité d'être plus creusé.
On peut trouver aussi dommageable le happy end un peu hollywoodien, bien qu'assez cohérent avec ce qui s'est passé auparavant dans l'histoire sur le thème de la mémoire et de l'oubli justement. Un film franchement agréable à regarder, esthétiquement très joli et dont on peut aussi signaler une BO de M83 plutôt bien foutue.