Haute voltige
Ce film est une leçon de cinéma. Autant-Lara n'a sans doute jamais été aussi virtuose (et Dieu sait si avec lui la barre est placée haut): une souplesse de mouvements, des enchaînements inattendus,...
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le 1 déc. 2014
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Ce film est une leçon de cinéma. Autant-Lara n'a sans doute jamais été aussi virtuose (et Dieu sait si avec lui la barre est placée haut): une souplesse de mouvements, des enchaînements inattendus, créatifs, un tempo vif et maîtrisé, et au bout du compte une évidente fraternisation avec Feydeau, où le respect n'exclut pas la liberté de création.
Et cette virtuosité est mise au service non seulement d'un texte -adapté par Aurenche et Bost, autres virtuoses- mais aussi d'un propos. Autant-Lara ne nous laisse pas en place: il nous emmène de la scène de Feydeau aux coulisses, des coulisses à la salle, le public se mêle aux personnages, les personnages redeviennent des acteurs, car dans le fond il n'y a pas de barrière. La vie est un théâtre; les personnages qui se débattent dans leurs quiproquos, ces pantins qui ne sauront jamais par qui ou par quoi ils sont agis ne sont-ils pas nos semblables ? Et chacune de nos existences, comme les allées et venues mécaniques ou le faux mariage de la pièce, est peut-être une grande mascarade très farce et un peu amère.
Et l'on rit, comme Feydeau l'a voulu, grâce à la camèra légère et brillante et aux inventions d'Autant-Lara, grâce à Jean Desailly, très subtil, à l'abattage de Carette et d'Aslan, et grâce à l'éclatante, intelligente, époustouflante Danielle Darrieux, qui donne à la cocotte Amélie une drôlerie de grande classe et de grande sensibilité.
Cerises sur le gâteau de ce film majeur: les décors de Max Douy et la photo d'André Bac sont magnifiques.
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le 1 déc. 2014
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