Oestro... Gêne ?
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le 16 juin 2018
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Nous avons un devoir : d'être les témoins de notre époque. Nous pourrons alors raconter comment toute une industrie cinématographique s'est bercée d'illusions ou comment les petits mensonges que l'on accepte deviennent des poules aux oeufs d'ors pour des producteurs avides de fric. L'illusion ? Je parle de mettre en avant des femmes -les fameux lendemains de l'affaire Weinstein- pour faire oublier le fait qu'au fond, elles ne pourront réussir en tant qu'actrices que si elles sont bonnes (pas le talent, hein). Ou comment éteindre un feu en donnant un peu à des actrices tout en les caricaturant encore un peu plus.
Pour cela, on prend des sagas, marques ou franchises et on les féminise. Aucunes recherches scénaristiques derrière, juste on met des seins et on déroule le scénario tranquillement. Hollywood étant roi, on met de la couleur, des fesses, du maquillage et du rouge à lèvres (in-dis-pen-sa-ble) et on s'autorise même quelques kilos en trop (la concernée a des origines indiennes, ça permet de jouer la carte du multiculturalisme et de l'exotisme).
Dernier en date ? La saga Ocean's. Donc comme il se doit, exit les mâles. Place aux vraies, aux seules et uniques femmes. Pif, paf, pouf, on nous sort une soeur à Dany Ocean - qui est elle aussi une voleuse professionnelle - et pour être sûr que les quelques attardé.e.s du fond qui n'auraient pas compris, on récupère les deux no-names de l'ancienne équipe masculine et on leur accorde une scène [ vraiment moche l'écriture inclusive dans une phrase]. Générosité pour les uns, pitié pour les autres. Le débat est lancé.
Parlons concret. Après une ouverture copiée-collée du premier, Ocean et sa partenaire blonde s'attellent à trouver leurs partenaires, qui excellent chacun dans un domaine. Ni une, ni deux, elles sont toutes prêtes pour l'aventure. Comme ce sont des filles, pas question d'aller voler des tableaux ou des billets de banque, tellement garçons. Ici, on vole des bijoux et des diamants. Ça frise le cliché sexiste. Parce que ce sont des filles, elles doivent nécessairement se concentrer sur des bijoux scintillants. Terrible. Je ne parle même pas du sexisme affichée de la cadette Ocean qui refuse qu'un porteur de testicule n'intègre son équipe. Même Dany, n'était pas aussi sexiste en son temps [alors même que Clooney et Damon passaient l'éponge sur les frasques de leur "ami", mais cela est un autre débat pour un autre jour].
De nouveau, on a le droit à un scénario sans saveur accompagné d'une bande-sonore convenue, fade et assez creuse tandis que nos yeux sont agressés par les gros plans sur le trop plein de maquillage, de botox et de nez refait. Visuellement, c'est plutôt beau. Pas grand chose à dire sur ce terrain, l'ambiance est plutôt bien exploitée.
De nouveau, lors des 5-10 dernières minutes, on le droit à la résolution des différents plans qui se juxtaposent. C'est convenu, assez déroutant et absolument pas crédible. Soit. La magie du cinéma, on va dire.
Bref, absolument aucun intérêt.
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Créée
le 13 juin 2018
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