Dans mes deux dernières critiques, j’avais mis en valeur le cinéma de genre francophone (car on n’a toujours pas annexé la Belgique) à travers des exemples assez extrêmes tant ils se rapprochent plus du drame. Il faut dire que depuis quelques années, il est de plus en plus encouragé de créer du cinéma fantastique/horrifique qui sorte des cases, et il n’a pas fallut attendre le triomphe de Titane, qui va certes (enfin) accélérer les choses, mais qui précède aussi une année qui n’a jamais été aussi riche en cinéma de genre pour la France ; Teddy, la Nuée, Méandre, Serre moi fort, Barbaque, Oxygène, Le dernier voyage, etc. Et alors que cette nouvelle année s’annonce encore plus dantesque, voilà le dernier luron d’un des distributeur Français les plus cher à mes yeux, et pour cause, puisque les dénommés The Jokers, ont énormément participé à populariser ce cinéma et très souvent à leurs dépens (sans compter les acquisitions internationales aussi chelous que suicidaires). Déjà cette année, ils nous avaient régalés avec le dernier né de Fabrice du Weltz ou le Grand Prix de Gérardmer Ego. Mais tient, en parlant de Gérardmer, il semble qu’un film ai été présenté dans ce superbe festival et qu’il n'a pas pour ainsi dire fait l’unanimité, ou au contraire, dans le mauvais sens du terme, et déjà que les premiers retours de Deauville ne sentaient pas bon la rose, j’avoue avoir été teinté d’aprioris, d’appréhension, mais aussi d’attente, bien que cette dernière soit un peu motivée par l’envie de voir à quel point ces critiques étaient oui ou non justifiées. Et c’est ainsi que plutôt que de voir Nick Cage jouer Nick Cage (comme la logique le voudrait) que je suis allé voir par moi-même, day-one, le dernier luron du cinéma fantastique français. Et autant vous dire que ça va saigner, enfin, plus que dans le film en lui-même…
Buvons le verre à moitié plein
Bon, je ne vais pas vous reraconter le synopsis, honnêtement, je pars du principe que vous l’avez lu et je vous conseil de le lire pour la suite des explications. Donc, avant de trancher dans le vif, parlons amour et tendresse avec les points positifs, car mieux vaut voir la vie en rose qu’en gris. Gris comme la photo du film a certains moments mais qui honnêtement, bien que parfois très artificielle, fait son effet et rend certaines scènes, notamment près du lac, très photogéniques voir splendides. Cet effet est bien aidé aussi par la mise en scène du film, car si Mathieu Malherbe sait faire quelque chose, c’est bien avec sa caméra. Il film magnifiquement bien cette petite bourgade aussi rurale que charmante, en proie à la désertification et aux mœurs un peu vieillots. Il film par ailleurs très bien la forêt, la montrant comme impressionnante, trop grande pour les personnages et surtout dangereuse. Je noterai notamment la scène de simili classe verte qui combine à lui seul tous ces atouts avec une pointe de suspens. Suspens bien aidé par la bande originale du film, qui si elle me fait penser à Mortal Kombat Annihilation dans ses scènes de poursuite, peut aussi être étrangement et artificiellement calme et honnêtement très bien orchestré, bien que je sois déçu que le thème de la bande annonce ne figure pas dans le métrage, car elle est honnêtement excellente. C’est même le principal contributeur au côté glauque que souhaiterai arborer le film, avec quelques passages bien tendus et un décalage parfois limite dérangeant. On peut même dire que ces trois points sont en parfaite symbiose pour procurer un peu de bonheur quant à son spectateur. Car oui j’ai plus ou moins fini de vous parler des points positifs. Je vous laisse deviner de quoi ça augure et spoilers, pas du très bon…
Ogre ou Troll (2) ?
Pour ne pas être trop méchant, on va débuter cette éviscération d’ambulance avec les acteurs. Honnêtement, ça n’a jamais été un point qui m’a terriblement dérangé outre mesure, je sens quand un acteur joue moins bien qu’un autre, mais ça n’a jamais été le fer de lance d’une de mes critiques. Mais là… aie aie aie… Bon déjà pour les protagonistes, disons qu’Ana Girardot a la moitié du temps le charisme d’une moule, et que son texte très plat ne l’aide pas, bien qu’elle soit honnêtement la meilleure actrice du film. C’est juste plus ou moins quelconque, mais à part de réels moments engagés, ça ne sort jamais du lot. Quant à son fils, disons que pour un gamin, ça reste dans la moyenne des enfants acteurs, qu’on n’est pas chez Laura Wandel, mais que ça reste honorable pour quelqu’un d’aussi jeune et inexpérimenté. Cependant il y a quand même des moments où c’est juste mauvais, notamment quand il se fait surprendre par un jumpscare de l’antagoniste (oh oui je vais en reparler de ça), et qu’après avoir craché à moitié ses poumons, qu’il joue au plan d’après, comme s’il était sous xanax ou antidépresseur. Après je ne sais pas si je préfère ça ou les moments où il parle doucement, car chuchoter c’est bien mais articuler c’est mieux. Enfin bon, c’est un peu vain de tout lui mettre sur le dos, parce qu’il semble avoir suffisamment passé le mot aux autres gamins au point où ils jouent tous de la même façon : donc avec la gorge explosé ou à très bas volume en articulant parfois tellement mal au pont que je payerai bien pour voir la tête des traducteurs au moment où un sous-titre devra être apposé. Enfin après, je m’attaque aux gamins, mais les ados ce n’est pas mieux. Déjà que leur texte transpire le parfum made in Gare du Nord supplément 1 insulte à chaque phrase, bah ce n’est pas leur sous-jeu presque caricatural qui va les aider. Après faut croire que l’insuffisance, ça se partage de père en fils, parce que vous noterez que Mathieu Malherbe a eu la bonté de faire jouer les racailles par ses propres fils, et que c’était peut-être mieux de faire du casting sauvage dans le 93, car c’est juste raté, très raté… Enfin pas aussi raté que le jeu des adultes, car la comparaison du sous-titre c’était pas une blague, je pense vraiment que Mathieu Malherbe s’est dit que ce serait une bonne idée de reprendre le jeu de l’incontournable nanar. Et honnêtement bien joué, car j’ai failli croire qu’il allait même reprendre le twist de ce dernier au profit de l’autre couru d’avance, et ça, on peut dire que c’est la preuve que finalement, on est face à des acteurs de qualité [rires]. Enfin sauf pour le père du gamin disparu (dont je vais révéler l’issue ô logique dès maintenant) qui semblait déjà un peu plus habité que les autres, pour finalement, lors de la scène de l’enterrement nous faire sa meilleure parodie du père désabusé après une tragédie au point d’honnêtement me faire rire grâce à des dialogues d’une naïveté confondante et d’un décalage peu commun. Donc finalement, même si c’est pas le point noir le plus méprisable du métrage, c’est surtout un bon indicateur du manque de professionnalisme de ce dernier où le terme kermès d’école semble plutôt approprié.
Un scénario aux fraises des bois
Je dois vous faire une confidence, pas quelque chose d’inavouable, mais qui a souvent eu tendance à me biaiser : je suis très mauvais pour deviner les twist. Ça viendra peut-être avec le temps mais même dans des réalisations claquées, j’arrive souvent à me faire surprendre. Mais là non. Je pourrais m’arrêter là mais ça ne sera pas très qualitatif donc autant aller plus loin, en rappelant notamment que ce n’est pas devant une des nombreuses phrase ô combien subtile du métrage qui m’a fait douter, mais clairement le synopsis qui donne un indice proche de l’insulte envers un spectateur normalement constitué. Bon, je vais être sympas et dire que ça donne plutôt deux pistes de réflexion, mais qui honnêtement reviennent au même. Bon, sinon, vous avez, je pense, commencé à comprendre que les dialogues étaient, pour être poli, constitués de guano, mais l’intrigue en elle-même va presque plus loin. Au pire, ces dialogues naïfs pouvaient signifier la candeur du métrage, le point de vue enfantin, bref, une certaine humilité. Mais là pour le scénario, il va il y avoir un problème. Tout, d’abord, on dit souvent, surtout pour des productions horrifiques, qu’il s’agit de courts métrages étirés, eh bien Ogre vient redéfinir ce principe puisque qu’en court métrage, ça aurait déjà été à chier. Déjà, car comme dit précédemment, tout se voit venir à l’avance, et les situations s’enchainent sans qu’on ait l’impression que l’intrigue avance ou se complexifie, pire, elle confirme les soupçons, au détours de phrases qui donnent l’impression d’un ratage fait exprès. Puis, les situations en elles-mêmes qui ne sont jamais d’un grand intérêt, sans pour autant participer à une sensation de quotidien voir de perversion de ce dernier. C’est bien le propre des histoires d’horreur, voir des contes de Grimm auquel le film souhaitera innocemment se rattacher, mais à la place, on va plutôt enchainer les séquences où au mieux, la violence est autant esquivée que dans un mauvais film d’horreur pro PG-13, soit qui décroissent le sentiment que quelque chose d’impactant va subvenir. Un peu comme quand Jean et Mme doigt d’honneur se rendent sur un lac, discutent de la situation (initiale), puis Jean lui annonce qu’il veut faire cavalier seul (ah, il va il y avoir du changement), ce dernier se rapproche d’un bateau (va-t-il partir seul ?)… où se trouve des cailloux que les deux lurons jettent sans l’intention d’un potentiel ricochet dans la mer (hein ?!). Et c’est comme ça TOUT LE TEMPS. Et tient, en parlant de situation initiale et touti quanti, ils sont où les 3 actes ? Je la voie la situation de départ, mais l’événement perturbateur… bof, et encore moins de résolution. En fait non ce n’est pas qu’ils sont absents mais torchés en 2 minutes. Et puis, parlons enfin de la menace, qui est même finalement le fil rouge de l’intrigue. Le monstre, car Ogre, n’est jamais prononcé dans le métrage. Bah devinez quoi ? IL ne sert à RIEN. Mais quand je dis rien, c’est juste qu’il est là 2 minutes montre en main, ne fait évoluer l’intrigue que parce qu’on n’est pas sûr de sa présence, enfin sauf nous spectateurs, puisque ce dernier se permet de faire des jumpscares éco+ dont la stupidité ne me donne même pas envie de m’énerver. Cela étant, il n’y a pas que lui qui ne sert à rien, les autres personnages du métrage non plus, cela aurait put être un huis-clos avec nos deux protagonistes, ça aurait été la même chose. Bref, un métrage dont j’ai du mal à concevoir qu’il ait été écrit, car cliché jusqu’à l’os et ridiculement faible tant il ne raconte rien, ne dit rien, et j’oserai dire ne sert à rien que comme un prétexte à voir deux figures que je serai tenté d’appeler imbéciles, essayer de survivre en toute dignité à ce qui est en réalité clairement une caméra cachée orchestrée par le village
Fantastique ? Thriller ? Horreur ? Non malheur !
Qu’es-tu Ogre ? C’est la question légitime que je me suis posé après en avoir fini son visionnage. Car finalement, on est devant un postulat purement fantastique, dont les axes de narration et l’ambiance tanguent facilement vers le thriller voire l’horreur. Mais en plus de ne raconter plus que le dos d’un paquet de céréales Chocapic, le film cherche constamment à se trouver une identité non pas visuelle (car ça c’est plutôt réussi encore une fois) mais narrative. Pire, il va dans tous les sens sans pour autant en avoir, multipliant les personnages, les sous-intrigues balancées au spectateur comme si elles allaient de manière quelconque complexifier la principale, tout en se cherchant une morale. Car finalement, si je reprends mon analyse de tout à l’heure, le film montrerai soit l’Ogre comme le mari violent qui pourchasserai la famille, sans pour autant être physiquement présent (ce qui serai même plutôt intelligent), ou alors, montrant ce monstre comme névrose, danger en la rechute de la mère de Jean face à un homme trop beau pour être vrai, quitte à ce qu’elle rechute et que cette rechute bouffe son fils (ce qui serait là aussi plutôt de rigueur). Eh bien tenez-vous bien, le film ne sait tellement pas ce qu’il veut être, qu’il traite son élément fantastique en sous-texte, et encore, je suis gentil, car avec sa faible présence qui n’a pour but que de décrédibiliser les chasseurs, c’est limite si ce n’est pas en réalité une (autre) excuse pour faire avance l’intrigue puisqu’il aurait pu être remplacé par tout et n’importe quoi. Oui le film choisi une des voies que je viens de citer, mais ne la traitera jamais en profondeur. Pire, cette dernière fini en queue de poisson comme si elle n’avait jamais réellement été de mise. Enfin ça serait le pompon sans compter les réactions/actes de certains personnages. Je vous ai sermonné avec la scène du lac ci-dessus, mais là où j’ai commencé à croire que je voyais un nanar, c’est pendant la fête foraine, alors que le groupe de caïd décide (avec leur maquillage dégueulasse et qui ne veut rien dire à part « je suis méchant car méchant c’est trop cool ») de bouffer goulument les morceaux de viande servis avant que les enfants devant eux… s’enfuient en courant ; et que ces derniers fassent de même sans raison apparente, pour qu’ils les rattrapent et les menacent. Puis, après la menace, il lui dit qu’il est faible, et du coup, bah il fait la chose la plus logique, à savoir abandonner son amie et aller dans les bois… Ce n’était bien évidemment qu’un exemple. Et c’est probablement comme de scénario qui ne va nulle part, un des principaux raté du métrage de Mathieu Malherbe, c’est le montage. Lors de cette scène justement, le montage est anarchique et les personnages semblent être issus d’une scène qui a été préalablement coupée. Comme si dans ces 30 secondes, une partie avait été tournée un jour, puis la seconde une semaine plus tard sans que les acteurs sachent ce qu’ils doivent jouer. C’est très déstabilisant et ça participe à l’amateurisme de l’ensemble. En termes de recherche d’identité, la forme joue aussi, car le film tente à certains instants de proposer des idées de mise en scène,
comme avec l’appareil auditif de Jean, qui, lors d’une scène honnêtement pas mal, désactive son appareil, ne lui faisant qu’entendre les mastications d’un personnages du coup… suspicieux.
Idée amusante, ludique, mais dont on ne fait rien, qui ne sert objectivement à rien, et qui, limite, sert plus comme facilitée quand Jean se retrouve dans une situation critique pour faussement créer de la tension. Et du coup, comme le reste du métrage, on assiste à quel point ce dernier accumule les poncifs scénaristiques mais aussi stylistiques, sans pour autant trouver un sens. Idées, pas mauvaises sur le papier mais qui finalement, paraissent toutes autant claquées au sol que le reste, terminant le métrage dans son besoin de créer à tout pris une happy end forcée qui annihile tout sentiment de crainte envers l’antagoniste.
Et quitte à enterrer le métrage, voici une liste non exhaustive, des notes et ressentis que j’ai eu durant le métrage.
-Objectivement la scène du cimetière m’a plus fait rire que celle de Teddy, dommage que ce dernier soit en partie une comédie
-La manière dont le gamin se défend fasse à l’Ogre est la même que celle de la vieille dans Maman j’ai encore raté l’avion
-Un appareil auditif, comme toute personne qui a vu/lu A silent voice pourra en témoigner, ça ne s’enlève pas comme ça.
-Je ne suis pas sûr que des gamins de ruralité profonde puissent s’acheter une moto deluxe…
-En parlant des caïds, vous vous souvenez de la scène de menace face à Jean, bah cette menace, c’est littéralement une transposition très actuelle de la Guerre des boutons
-Un gamin qui a disparu, et supposé mort en décembre, retrouvé en septembre de la même année dans un lac, ça pourrit et du coup, c’est un peu plus difficile que ça de définir s’il manque des membres, et malgré un certains cadavre pétomane, en vrai, ça remonte pas à la surface d’un coup comme par magie
-Je ne savais pas qu’un paquet de carte pokémon pouvait à ce point faire calmer un gamin.
-Honnêtement, si tu trouves pas les plantes qu’on te dit de voir à la classe verte, tu coches la case quand même et tu fais genre non ?
-Pas sûr que des gamins de 14 ans s’éclatent autant sur des auto-tamponneuses…
-Avec toutes les abstinences du médecin, ça va pas accentuer le désert médical de la région ?
-Les oiseaux de la Creuse sont-ils aussi affamés ?
-Pourquoi Jokers distribue une telle merde ?
-Est-ce qu’Ana Girardot est en sous-nutrition ?
-Ca se téléporte un Ogre ?
-Jokers, pourquoi c‘est Ego qui est distribué en DTV alors qu’il a eu le Grand prix et pas cette… chose ?
-Pourquoi j’ai dû faire des dizaines de kilomètre pour voir le DuWeltz alors que lui non ?
-Vous espériez vraiment gagner un prix à Gérardmer ?
-Pourquoi le préquel animé que vous avez sorti en parallèle est plus inventif, beau, effrayant, intéressant tout en racontant plus de chose alors qu’il ne dure que 30 secondes ?
-Pourquoi l’apparition du monstre dans la bande annonce est plus flippante dans la bande annonce ?
-Elle a été élevée par qui cette conne à faire des doigts d’honneur ?
-Elle veut faire du bénéfice la maquilleuse à ne pas demander une rente aux gamins qui veulent se maquiller ? Tu m’étonnes que ce soit la dèche !
-Pourquoi une copie remasterisée d’un film qui a plus de vingt ans est plus belle que ce truc ?
-Il pensait vraiment qu’on allait retrouver vivant son enfant après plus de 9 mois le chasseur ou ???
-Pourquoi est-ce que le monstre finit la moitié de ses repas ? C’est pas très écolo tout ça…
-Est-ce que vous êtes à ce point indigent à ce qu’à chaque fois qu’un personnage boive, et qu’il n’y ait pas de liquide, il faille qu’il boive à la paille et en légère contre plongée ? Genre le détail de merde qui gâche tout…
-D’ailleurs pour continuer dans les remarques éco+, il a l’air bien ton manga gamin, mais ça te dirai pas d’au moins passer à la page suivante ? Car elle est jolie cette page mais ça doit être chiant à force non ?
-Pourquoi le monstre fait des jumpscares à Jean si c’est pour ne pas le manger après ? Il sert vraiment à rien cet abruti ?
-Est-ce que Mathieu Malherbe pourrait selon vous, potentiellement répondre à toutes ces question et garder intacte sa dignité ?
Et contrairement au film, je vais conclure…
Je pense que vous aurez humblement remarqué que je n’ai pas aimé Ogre. Je ne vais pas rebâcher, redéfinir, synthétiser ce que j’ai dit plus haut, car je pense qu’on pourrait facilement le résumer en un mot : bâclé. C’est un exemple de mauvaise production, qui a été mal pensée avec peut être même, de mauvaises intentions, ou plutôt un engouement en décalage. Je n’aime pas dire à des gens, « n’allez pas voir ce film », surtout que même là, c’est toujours de l’argent pour le compte du genre en France, mais à part pour l’exercice de mise en scène parfois vraiment intriguant, il n’y a rien, mais alors RIEN qui vaille réellement la peine. Je dirai même que Mathieu Malherbe réussi l’exploit de faire plus insipide que certains films américains, avec un manque de prise de risque flagrant qui force le métrage à faire du sur-place, et part la même occasion, ne mettant aucun de ses personnage réellement en danger.
Quand la chose la plus terrible qui arrive à l’un d’entre eux est une égratignure, c’est qu’il y a un problème…
Pourtant, conclusion originale, je pense savoir a qui il serait peut-être même intelligent de montrer le métrage, le problème étant que ça serait aussi probablement cracher sur le peu d’intégrité que je n’ai pas atomisé plus haut. Et ce public, ce serait dès lors les enfants. Les enfants qui n’ont jamais eu d’expérience dans l’horreur, de part le point de vue et le peu de gravité de ce dernier (des enjeux moins forts que dans un Chaire de Poule faut le faire mais passons), malgré qu’il garde quelques traces du genre horrifique, oui plutôt que de les nourrir au Conjuring-verse, et en admettant qu’ils aient moins de 11 ans ; ils seraient peut-être les seuls à réellement voir de l’intérêt pour cette histoire, trouver les enjeux palpitant et le métrage sordide [rires]. Je ne sais pas si ça vaut mieux que certains films d’animation actuellement en salle, mais c’est probablement une bonne porte d’entrée pour les futures générations. Même si on ne va pas se mentir, ça reste un des essais les plus calamiteux, claqué au sol, et tout simplement tristement raté que j’ai vu cette année. Honnêtement, même si ça m’a fait en quelque sorte du bien d’écrire ces lignes, la première sensation en sortant de la salle a été de la tristesse, parce que selon moi, c’est plus apte à tirer le genre français vers le bas, et de mêmes, des réalisateurs talentueux, car si tu ne sais pas écrire ton histoire Mathieu, tu sais au moins la filmer, et avec les résultats que ton métrage va faire, pas sûr qu’on puisse en avoir refaire ce constat de sitôt…