Pour son premier film, Arnaud Malherbe nous plonge dans un conte horrifique made in France digne d'une production A24 (Midsommar, The Witch ; The Lighthouse...). Un film de genre assez inégal dans l'ensemble mais qui nous réserve son lot de petites surprises tout de même. Ogre souffre du syndrome du premier film. Le tout se révèle assez ambitieux pour qu'en résulte au final un long métrage manquant d'audace ou le cinéaste aurait pu creuser bien plus profondément dans ses thèmes.
Les thématiques de ce film sont très nombreuses et parfois pas toujours traitées de la manière la
plus subtile qu'il soit. On y parle de Handicap, d'intégration et de monstruosité humaine avec tout de même une légère maladresse quant à son introduction dans le récit. Celui-ci pourrait parfois se rapprocher du cinéma d'un certain Shyamalan (notamment « Glass ») lorsque le réalisateur français parle de différences et de don du ciel. On sent Arnaud Malherbe très inspiré dans les sujets qu'il aborde mais également dans l'ambiance qu'il instaure dans son récit et c'est sur ce point que le metteur en scène se débrouille le mieux.
Dès le départ l'ambiance froide se fait ressentir par des plans parfois sordides qui ne manquera pas de faire peur ou de faire sursauter son spectateur (même les plus aguerris). La mise en scène recherchée de Malherbe nous plonge dans un univers glauque ou le danger peut survenir de nulle part. Les séquences nocturnes font assez froid dans le dos tant l'ambiance est parfaitement maîtrisée jusqu'à un final assez frustrant.
Rajoutons à ce conte horrifique très terre à terre un beau casting (sur le papier.). Ana Girardot ét ant l'étoile montante française qui aura su faire briller les films dans lesquels celle-ci à joué , nous délivre une prestation en demie teinte dans ce long métrage... malheureusement comme une impression que l'actrice patauge un peu dans ces dialogues ne sonnant pas toujours naturel au milieu d'une direction d'acteur assez inégale. Cependant elle arrivera tout de même lors de séquences un peu plus profondes à faire ressortir la puissance de son jeu, notamment lors de ses interactions avec le très jeune acteur Giovanni Pucci qui pour une première s'en sort avec les honneurs.
Le film se fera tout de même long par instant et met du temps avant de réellement démarrer. On ne sait pas trop ou le récit veut nous emmener et quand on commence à en avoir une idée, le film ralentit son rythme assez considérablement. L'auteur aurait pu aller plus loin dans ses propos et notamment sur ses nombreux symbolismes entre enfant et adultes aux lourds passés.
Cependant, malgré ses inégalités de scénario ou encore de jeux d'acteurs, il s'agit ici d'un joli petit premier essai de cinéma de genre pour le grand écran. A encourager.