Rarement le propos d'un film m'aura aussi peu intéressé.
Cette histoire de photographe qui s'exile au Canada ne présente pour moi aucun intérêt : les péripéties de sa vie sont communes et sans relief. Le contraste avec ce qui nous est montré est d'autant plus perturbant : sur son lit de mort, le photographe va être interviewé par deux étudiants journalistes avec tout un procédé très impressionnant, et en présence de sa femme. On s'attend a minima à avoir de lourdes révélations : un complot contre l'Etat américain, ou une double vie a minima. Que nenni, les secrets du pauvre homme consistent en quelques coucheries, des enfants abandonnés un peu partout et le refus d'aller au Vietnam. La belle affaire.
L'histoire est inintéressante, et Paul Schrader décide donc d'en faire des tonnes sur le dispositif du film. Nous avons donc droit à au moins quatre époques différentes dont les trames temporelles s'entremêlent, filmées dans des formats très différents (c'est pratique, comme ça on ne peut pas se tromper !). Un procédé spécifique est utilisé, que j'ai trouvé très déplaisant : les personnages jouent (parfois) dans les scènes du passé avec leur physique actuel, ce qui ne contribue pas à rendre ces scènes crédibles. De la même façon la voix off appartient à plusieurs personnages, ce qui là non plus n'aide pas à entrer dans la narration. A vrai dire, on est parfois perdu dans cet embrouillaminis stylistique.
J'ai beau réfléchir, je ne trouve aucune qualité à ce film.
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