La belle et les bêtes
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Entre conte miyazakien et satyre dystopique, la folle épopée de la jeune fille et son cochon fantastique se dévore des yeux comme un animé pour grands enfants.
Le cinéma coréen se porte bien et Bong Joon-ho est une de ses figures de proue. Le réalisateur de Snowpiercer n’en est pas à son coup d’essai au Festival de Cannes où ont déjà été présentés The Host, Mother et Tokyo!. Okja marque son arrivée en Compétition en même temps que celle, tumultueuse, de Netflix.
Au sein d’une pelletée de films qui se prennent bien trop au sérieux, Okja est cette rasade rafraîchissante d’action qui nous transporte du rire aux larmes. D’un côté, Paul Dano au grand cœur et l’idéalisation naïve (mais drôle) de ses militants pour la cause animale, de l’autre une bande de méchants menés par une Tilda Swinton délicieusement hystérique, et au milieu de tout ça, Mija en plein sauvetage de son super-cochon victime de “pignapping”. Élaborée dans les laboratoires de Mirando (Monsanto, vous l’avez ?), multinationale agrochimique sans scrupule, la grosse bête attachante sert de prétexte au message bien appuyé de Bong Joon-ho.
L214 et les autres associations antispécistes apprécieront peut-être la dénonciation des tortures infligées en abattoir, instiguées par Jake Gyllenhaal qui en fait un peu trop mais parvient brillamment à se rendre détestable en bourreau médical. Finalement, la dystopie ressemble beaucoup trop à la réalité, et nous serons partagés entre l’horreur et les larmes, rappelés à l’ordre sur le prix de nos inclinations carnistes et le cynisme du marketing.
Pour notre plus grande joie, le casting d’Okja s’amuse avec talent : Seo-Hyun Ahn parfaite en adolescente badass, mais également Lily Collins, Steven Yeun, Giancarlo Esposito, Shirley Henderson… Dynamisée par une bande originale entraînante, cette aventure aux allures de manga est un petit feu d’artifice à découvrir avec des yeux d’enfant.
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Créée
le 20 mai 2017
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