"Tu sais la terreur, c'est dans la tête que ça se passe."
Bluffant.
Chaque joie, chaque angoisse, chaque émotion est démultipliée devant le talent incontestable de Park Chan-Wook. Lui qui nous fait vibrer de rage devant l'impuissance d'Oh-Dae-su, qui nous fait trembler de peur devant la torture, et nous délivre de la haine sous les enchaînements sanglants du héros.
La réalisation impeccable multiplie les prises de vues, et chacune nous attire un peu plus au milieu de l'enfer d'Old Boy. Les yeux fixés vers la caméra, les personnages un à un, nous regardent, comme pour témoigner qu'ils savent qu'on les observe, et c'est absolument saisissant.
D'autre part même si certaines révélations étaient attendues, elles n'enlèvent rien aux sombres et particuliers attraits de l'histoire, qui ne cesse de se renouveler. Il faut aussi faire attention aux petits détails glissés par le réalisateur, pour en apprécier d'autant plus la finesse.
La fin m'avait quelque peu déçu, mais après réflexion, la seule symbolique de la langue et l'explosion psychologique conviennent à ma volonté de spectateur, pour me satisfaire pleinement de ce petit chef d'oeuvre.
Un héros original évoluant sous le fil d'un méchant attachant, dans un décor pour le moins lugubre, éclairé de légers rayons lumineux, la poésie de la revanche en ressort dignement glaçante.
Et oui la vengeance est un plat qui se mange froid.
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