Il est minuit, j'écoute du Vivaldi

https://www.youtube.com/watch?v=BTmtPLdtIEI

C'est toujours un peu compliqué de parler de son film préféré. Tellement de choses à dire. Si peu de mots à sa disposition pour formuler le tout aussi.

Du coup on essaye de s'attarder sur des sensations, des souvenirs : les frissons à l'entente de certaines musiques, les larmes qui perlent à l'arrivée de certaines scènes. Des visages, des images. Des petites séquences par ci et là, qui semblent un peu faire partie de notre quotidien, à force de visionnages.

Alors bien sûr il y a des faits indéniables : la qualité du jeu d'acteur, les retournements de situation qui nous tombent sur la tronche comme des coups de marteau, les musiques qui sont des orgasmes auditifs de chaque instant, l'attachement que l'on a pour Oh Dae-Su, ce sentiment d'injustice, cette symbiose permanente que l'on vit avec lui.

Mais c'est indescriptible.

Tout passe par les émotions. Les sensations.

Old Boy n'est pas un film qui s'analyse froidement. Ce n'est pas un énième film où l'on s'amuse bêtement à essayer de deviner ce qu'il va se passer lors de la scène finale.

Non.

Old Boy, c'est une longue traînée de sang dans la nuit. Cette traînée qui nous fait passer par les ruelles les plus sombres, les plus malfamées, d'une ville que l'on pensait connaître encore jusque-là.

La surprise de la découverte fait rapidement place au dégoût de la longueur. On voit ce sang, ce fil rouge, qui semble s'étendre à l'infini.

Et on redoute d'en arriver à la fin.

On redoute ce qu'on risque d'y trouver.

Old Boy c'est une expérience filmique sans commune mesure, qu'on prend plaisir à tourner, et retourner dans tous les sens, tellement les facettes y sont nombreuses.

C'est tout simplement l'expérience d'une vie.