Old Boy est le second volet d’une trilogie basée sur la vengeance, orchestrée par le cinéaste sud-coréen Park Chan-wook ; ce titre jouissant d’une certaine réputation, auréolé de critiques élogieuses, j’ai ainsi fini par mettre la main dessus…
Après visionnage, il parait fondamental de souligner que le Grand Prix obtenu à Cannes en 2004 est amplement justifié : ce long-métrage est une perle comme les (sud) coréens savent seuls nous les pondre ; naturellement, ce genre de réalisation diffère en de nombreux points des productions occidentales, conduisant le spectateur à être immergé dans un récit arborant certaines bizarreries au premier regard.
Pourtant dans la forme cet Old Boy est d’une grande qualité, la réalisation soulignant avec brio son ambiance sombre et malsaine au possible, tandis que son grand point fort, j’ai nommé l’intrigue, captive tout du long le spectateur.
De ce fait l’histoire au préalable jugée simple accroche aisément, bien qu’au final les interrogations inhérentes au déroulement du récit, et les pistes concernées, nous conduisent à être aussi perdu que ne l’est Oh Dae-Soo.
En ce sens alors que l’on pense avoir d’abord affaire à une simple vengeance brute (dirons-nous), le film s’attache pourtant à éconduire petit à petit le spectateur, manipulé comme l’est notre protagoniste principal ; la tension ambiante ne décroit donc aucunement, tandis que la violence visuelle affiché par ce long-métrage sans concession nous happe encore plus dans cette histoire bouleversante…
Car si le fait d’être quelque peu perdu face aux mystérieuses motivations de Lee Woo-Jin, entraînant par moment une sorte de lassitude, le twist final lui fait plus que tenir ses promesses : les rebondissements savamment distillés, surtout à travers des révélations en tous points choquantes, parachèvent magistralement le véritable fond de Old Boy : la vengeance surprenante au-delà cette même vengeance brute.
Cette même scène est d’autant plus incroyable de par le drame sans nom qui se joue… touchant profondément le spectateur ; le résultat laisse donc pantois, tandis que la conclusion de ce film ô combien peu conventionnel laisse subsister ce fort sentiment de malaise.
En conclusion Old Boy est une œuvre à part, mais en tout point louable, bien que son aspect atypique et sa violence physique comme psychologique pourront peut-être rebuter… mais en sa qualité de film original, son intrigue, sa réalisation visuelle comme sonore et la qualité des interprétations font de lui un chef d’œuvre du cinéma sud-coréen.