Un homme nommé Cheval

Encore une star de l'âge d'or hollywoodien dont la jeune génération ne sait plus grand chose, hormis son partenariat avec Tiercé Magazine dans les années 80-90...

Pourtant, quel destin exceptionnel pour cet égyptien de bonne famille, chrétien converti à l'islam en raison de son mariage avec la plus grande vedette du cinéma local, puis sollicité par David Lean pour "Lawrence of Arabia", point de départ d'une carrière hollywoodienne impressionnante.

Plus tard, Sharif vivra très mal le début de son déclin professionnel et la dégradation de son statut social à Los Angeles, choisissant de s'installer en France pour laisser libre cours à ses passions autodestructrices : le bridge, les chevaux de course et les casinos.
Homme intelligent à la mémoire photographique, Sharif finira pourtant ruiné, vivant au crochet de son fils, après avoir passé la majeure partie de son existence seul dans de grands hôtels.

Après un certain nombre de nanars alimentaires, sa carrière d'acteur connaîtra un ultime sursaut grâce au film de François Dupeyron "Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran", avec un César à la clé pour Sharif, avant une fin de vie cruellement marquée par la maladie d'Alzheimer.

Ce docu de l'allemand Jascha Hannover apparaîtra un peu superficiel et expéditif (c'est le format qui veut ça), plus axé sur la vie personnelle du comédien que sur sa carrière, choisissant de beaucoup donner la parole à son fils et à son petit-fils, ce qui permet paradoxalement d'éviter l'écueil de l'hagiographie.