Ce mois-ci, un documentaire liégeois se déroulant dans le monde carcéral. A mille lieux des clichés du genre, les deux réalisateurs nous offrent avec Ombre et Lumières un regard original et tout en nuances sur cet univers cloîtré.
Un atelier théâtre prend place dans l’établissement pénitentiaire de Lantin, organisé par des animateurs. Neuf détenus en sont les participants. Durant une année, grâce à cette activité, ceux-ci vont parvenir à se dépasser eux-mêmes, à vaincre leurs barrières intérieures. Laisser sortir ses émotions n’est pas chose aisée, et encore moins au sein d’une prison.
La principale force de ce documentaire à la mise en scène sobre est de rendre à ses protagonistes, les prisonniers, un visage humain, à l’exact contraire des images fausses véhiculées par les chroniques de faits divers (que l’on trouve, hélas, partout).
Mieux que ça, cette expérience théâtrale parvient à leur faire oublier qu’ils sont enfermés, leur offrant ainsi une sorte d’évasion par l’art. Ce qui remet en question la notion d’enfermement de manière générale : suffit-il de mettre des barreaux physiques autour d’une personne pour la priver de liberté? Ce qui est sûr, c’est que nous assistons à un bel effort cinématographique.
(cette critique est parue dans le bimestriel satirique "Le Poiscaille" dans le numéro de janvier-février 2014 : www.lepoiscaille.be )