Les grandes évasions
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Après ses aventures du premier épisode,le trio de bidasses égarés en pleine débâcle de juin 40 et formé du sergent-chef Chaudard,du soldat Pithivier et du fantassin Tassin continue à errer derrière les lignes allemandes en essayant d'échapper aux boches.Ce volet central de la célèbre trilogie de Robert Lamoureux est le plus faible du lot.Visiblement entrepris pour capitaliser sur le triomphe du premier opus,ce qui a marché si l'on se fie aux 3 millions 700000 entrées et à la troisième place au box-office France de 1975,le film surfe maladroitement sur les figures initiées précédemment et l'imagination a cette fois fait défaut aux auteurs.On a retrouvé,outre la 7ème compagnie,la même équipe emmenée par le réalisateur-acteur,également coauteur du scénario avec un certain Jean-Marie Poiré,pas là par hasard vu que c'est la Gaumont qui produit via son patron Alain Poiré,le père de JM.Henri Bourtayre,plus connu comme compositeur de chansons,signe une excellente musique alors que c'est Marcel Grignon,à l'oeuvre sur plein de classiques du cape et d'épée français,qui est chef-opérateur.Si l'on ajoute que c'est Claude Carliez qui dirige les cascades,on obtient un solide pool technique qui atténue les faiblesses d'un script sans inspiration qui se réfugie dans les répétitions outrancières.En gros les trois zozos se font choper par les frisés,puis s'évadent en se déguisant,puis sont de nouveau arrêtés,puis s'échappent encore et ainsi de suite.Les scénaristes-dialoguistes eux-mêmes semblent conscients du problème,qui font dire à Pithivier:"à quoi ça sert qu'on s'évade,chef,puisqu'on se fait reprendre tout de suite à chaque fois?".Pendant leur cavale,ils croisent systématiquement leur unité perdue,la fameuse 7ème compagnie,sous le regard éberlué de leur capitaine,stupéfait de voir ces minables accomplir ces exploits à répétition.L'oeuvre est farcie de sketches pouvant ponctuellement fonctionner mais qu'on répète et qu'on étire de manière pour le moins excessive,à l'exemple de l'interminable séquence des matelas,de la partie d'échecs ou des explosions provoquées par le colonel Blanchet.Le film est cependant regardable car il conserve le bon esprit du précédent et cet équilibre fragile entre humour et horreurs de la guerre.Quelques moments drôles égaient le récit,comme quand les trois loustics se travestissent en officiers et sont emprisonnés dans un camp où ils profitent des privilèges du grade,mais ce n'est généralement pas exploité à fond.Heureusement la magnifique distribution tient la baraque,avec à sa tête le trio de baroudeurs malgré eux incarnés par Pierre Mondy,royal en sous-off indécis,Jean Lefebvre hilarant en bidasse geignard et Henri Guybet en costaud bas de plafond.Ce dernier remplace Aldo Maccione,qui n'a pas voulu rempiler dans le rôle de Tassin.Guybet le fait très bien mais il n'a pas l'envergure de l'Italien,et il pâtit en plus d'une modification d'écriture d'un personnage qui passe de rustre pas bête à crétin complet.Robert Lamoureux est toujours là en colonel accro aux explosifs,ainsi qu'Erik Colin en lieutenant fringant mais qui cette fois disparait très vite du film.Les officiers français ont les traits de Pierre Tornade,commandant la 7ème compagnie de transmissions,Bernard Dhéran,Jacques Monod,Robert Dalban,tandis que côté Allemand on remarque Jean Rougerie en général passionné d'échecs et Michel Modo qui est le soldat ahuri répétant sans cesse"groupir!".On a aussi Hubert Deschamps en pharmacien,Jackie Rollin,pas encore nommée Sardou,en meunière pas commode,ou Robert Rollis en soldat déphasé.
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Créée
le 7 août 2024
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