On prend le tram avec plaisir avec Buñuel !!!
Luis Buñuel nous montrait dans ce film qu'il ne faut pas forcément forcer les choses pour faire naître le surréalisme, que le surréalisme peut naître du réalisme le plus pur, du quotidien le plus banal. Il nous montrait aussi qu'il était aussi capable de filmer avec une affection non dissimulée les petites gens que de filmer avec férocité la bourgeoisie la plus dorée.
Car dans "On a volé un tram", le réalisateur nous plonge dans la vie de deux ouvriers un peu bras cassé auxquels on ne peut que s'attacher, et à partir d'une situation de départ très alcoolisée va les faire vivre des moments pour le moins improbables et très amusants, à l'instar de la séquence où des riches refusent de prendre le tramway sans payer taxant même nos protagonistes de "communistes" pour cela. Une galerie de personnages secondaires haute en couleur va ajouter au charme. On peut juste reprocher à l'histoire d'amour d'être un peu fadasse mais c'est bien le seul reproche que l'on puisse faire à l'ensemble.
Buñuel oblige, la critique de la Société, celle du Mexico des années 50, est présente mais ici c'est surtout la chaleur humaine qui guide le cinéaste. Et c'est tant mieux car au final on a eu affaire un film sympatoche. On prend le tram avec plaisir avec Buñuel.