On dirait la planète Mars par AntoineRA

Cette comédie québécoise de presque SF voit une agence spatiale mettre en place une équipe B, dont les profils psychologiques correspondent à ceux du premier équipage en mission vers Mars, pour réciproquer, résoudre, et anticiper les problèmes relationnels et comportementaux de leurs homologues sur la planète rouge. Guidées par des notes quotidiennes, dans un préfabriqué au milieu d'un plateau désertique, les cinq nouvelles recrues doivent alors singer les habitudes et adopter la mentalité de leur contrepartie, même si le sexe est différent, tout en s'analysant pour améliorer la situation. Ces amateurs enrôlés dans ce programme se perdent dans l'ambiguïté entre calquer bêtement le rôle titre, ou bien laisser leur personnalité s'exprimer. C'est d'autant plus drôle lorsqu'ils poussent la simulation jusqu'à la réplique des changements physiques. L'humour est ainsi subtil et cynique, nimbé d'un absurdisme proche de la série Severance. La comparaison se fait également sur l'oppression latente du huis-clos qui se crée derrière ces multiples contraintes. Les mentalités sont isolées, se perdent dans la déshumanisation du procédé ; ce qu'illustre parfaitement la bande-son - principalement du saxophone ambiant dégageant une mélancolie solitaire. Le cinéaste contraste l'aspect bricolé de cette mission avec de la grandeur dans sa mise en scène, ainsi qu'une superbe photo qui capture l'atmosphère des espaces exigus, et des rapports tendus naissant.