Poursuivi par des policiers, un petit bandit longe dans les eaux du Tibre afin de s'échapper, mais il va rentrer en contact avec une substance radioactive qui le recouvre d'une substance noire. Il va découvrir qu'il a acquis une force surhumaine et peut guérir de ses blessures ; au départ réticent à user de ces pouvoirs pour le bien de tous, sa rencontre avec une femme victime d'abus va le pousser à devenir un autre, notamment à affronter un caïd qui a la mainmise sur Rome.
Gros succès lors sa sortie en salles en Italie, j'ai l'impression qu'en France, il est passé en catimini. Et c'est bien dommage, car c'est sans doute un des meilleurs films de super-héros de récente mémoire ; car il combine à la fois ce qu'on connait des comics, mais ancré dans une réalité sociale italienne, et également dans la nostalgie d'un anime japonais inconnu sous nos latitudes mais très populaire en son temps de l'autre côté de la frontière. Même si je préfère en laisser la teneur aux spectateurs, Jeeg Robot est très important dans l'histoire, même si c'est en filigrane, car c'est en quelque sorte ce que cette femme jouée par Ilenia Pastorelli, dont on comprend qu'elle a sombré dans la folie à la suite d'abus divers quand elle va voir pour la première fois ce bandit joué par Claudio Santamaria, un mec tout ce qu'il y a de plus banal qui a des tas de dvd pornos dans sa piaule ! Ça n'est donc pas une adaptation stricto sensu de l'anime, dont on voit quelques extraits, mais la personnification d'un personnage vu par une personne qui s'est en quelque sorte enfermée dans son passé pour fuir l'avenir.
Le tout filmé avec talent par Gabriele Mainetti, sans grands moyens, qui ne singe pas ce qu'on connait chez Marvel ou DC, ne serait-ce que par la crudité sexuelle, mais il montre cette histoire dans l'Italie contemporaine où bien entendu, le foot va jouer son (petit) rôle. Quant au méchant joué par Luca Marinelli, aux faux airs de Robert Smith, il est incarné avec cabotinage comme le serait un vrai méchant de bande dessinée, car même s'il peut paraitre ridicule par moments, il est avant tout montré comme un psychopathe complet, notamment lors du final.
Il n'est pas nécessaire de savoir qui est Jeeg Robot pour ce laisser porter par ce film que je trouve épatant, et premier du réalisateur, mais on voit qu'il a une carte à jouer pour des projets encore plus ambitieux, car il fait montre d'une maitrise étonnante.