Je suis un fan de Sofia Coppola, j’adore cette femme, j’adore ses films, j’adore son univers, son physique aussi parce que je trouve qu’elle est vraiment magnifique : La Déesse du Cinéma.
Son précédent film : « Les proies » découvert il y a un peu plus de deux ans m’avait laissé un peu songeur j’avoue, je m’étais dis : « C’est que ça le nouveau Sofia Coppola ? » et je l’avais revu quelques mois plus tard et l’avait aimé encore plus. Je lui avais mis une note très haute parce que c’est de Sofia Coppola.
Sauf qu’« On the rocks », si il n’y aurait pas Bill Murray et Rashida Jones, surtout Bill Murray : bah ça serait un téléfilm sentimental banal genre que diffuse M6 l’après-midi.
L’histoire de Laura, une épouse et mère de deux filles habitant à New York (tout comme Sofia elle-même, le film est très autobiographique, moi je l’ai compris tout de suite parce que je connais un peu la vie privée de Sofia) qui soupçonne son mari de la tromper. Elle va enquêter avec son père Félix : un vieux Don Juan aux idées très misogynes.
Bill Murray / Félix arrive au bout de 18 minutes (j’ai pas regardé mais je l’ai lu après)… et avant, bah : il y a des dialogues vraiment à ch**r, je me suis dédoublé et me suis dit : « Comment Sofia Coppola a pu écrire des trucs pareils ? », la vie de Laura est totalement superficielle : elle est, semble t-il, heureuse, son mari un beau et grand noir, accro à son téléphone gérant une boite très accès sur les réseaux sociaux. Laura écoute les histoires d’une mère qu’elle croise à l’école.
Bon les dialogues vides dans les films de Sofia, c’est l’habitude, à commencer par « The Bling Ring » sauf que dans ce film ça fonctionnait puisque ça se basait justement sur des personnages vides. Que, bah Laura est censée une épouse humaine : on est censés croire à son personnage, sauf que moi son personnage, j’en ai rien à secouer et j’y crois pas.
Le fait que son père Félix soit un homme superficiel, ça colle. Et puis Bill Murray est dans son registre : il a des répliques à mourir de rire, il m’a fait marrer rien qu’avec un mouvement de sourcil, un regard : il a un talent fabuleux ce mec là, de faire rire en ne faisant pratiquement rien. Et Rashida Jones a du répondant face à lui, ça le fait.
Leurs scènes ensemble, dialogues ciselés, assez crus même, sont les meilleures et largement du film, c’est même très émouvant à la fin entre eux. Et il y a un sous-texte œdipien entre eux comme entre le père et la fille dans « Somewhere » (lui aussi très autobiographique).
Mais bon, le film que vaut pour ces scènes et que pour Bill Murray. En plus, les bandes-originales sont trop lourdes surtout au début.
La réalisation, c’est du Sofia Coppola : plans fixes, mouvements discrets, c’est millimétré, c’est super quoi. Bill Murray, Rashida Jones, la mise en scène, les deux trois scènes émouvantes à la fin : mais c’est tout. L’émotion est vraiment mal dosée : pendant une heure vingt, c’est tout léger et tout… mais tout d’un coup
Félix fait un monologue très émouvant sur une maîtresse qu’il a connu et qui est décédée récemment et regrette de ne pas lui avoir rendu hommage : ça serre le cœur… mais c’est trop tard.
Certains critiques ont dit que c’est un film mélancolique : bah non. Mélancolique, c’est « Lost in translation » où l’humour et l’émotion étaient parfaitement dosés.
Depuis quelques films, je pardonne à Sofia Coppola certaines choses que je tolérerais pas chez d’autres cinéastes mais je peux pas sur ce septième film : les dialogues, quand il y a pas Bill Murray, c’est vraiment nul, vide.
Le film se termine par un happy-end : c’est la Première fois qu’un film de Sofia se termine bien.
Et on se dit que bah tout cela a été bien été vain. Que dans la relation entre Laura et son mari que dans la relation entre Laura et son père : ça n’as rien changé. Les personnages n’ont pas changés du début à la fin.
Je crois que Sofia ne sait pas écrire de comédie (même si « Lost in translation » en est une mais pas totalement). Donc, je suis content pour elle qu’elle ai écrit ce film très personnel et tout… mais peut-être aussi donc trop centrée sur elle-même. Mais ce film il sert à rien dans sa filmographie sauf pour voir Bill Murray et Rashida Jones.
Et le doublage français est meilleur que le film : il est parfait le doublage, Bernard Métraux pour Bill Murray, Anne Dolan pour Rashida Jones comme d’habitude, même les autres personnages sont bien gâtés. Et vu tout ce que Bill Murray, dans un rôle assez proche de lui-même je pense aussi donne, bah Sofia a voulue écrire un « Bill Murray show », mais il faut des beaux personnages, auxquels on croit : moi je crois à Bob dans « Lost in translation », même Charlotte dans le même film : c’est des personnages qui me touchent. Mais dans « On the rocks » bah sauf dans une ou deux scènes à la fin, bah ça me touche pas. Bill Murray il m’a bien fait marrer, mais c’est quasi que cela.
Et contrairement à « Les proies » que j’ai voulu revoir assez vite pour me dire que je verrais d’autres choses, « On the rocks » : quand je pense aux dialogues vraiment à ch**r du début, bah non, j’ai pas envie. Ça me fout un coup d’être déçu comme ça durement par un film de Sofia Coppola.
Heureusement que son prochain projet qu’elle écrit actuellement, adaptation en série de « Les beaux mariages » : histoire de femmes à New York au début du vingtième siècle à l’air bien plus intéressant. Sofia est réputée pour son art du vide : bah en vidant d’humanité
(sauf à la fin pour Félix)
ses personnages, d’« On the rocks », elle a réussit son coup…