Quand j'étais au collège, en 5ème ou peut-être 4ème, nous sommes allés au cinéma avec notre professeur de français pour voir un film, ce film c'était « Le Bal des Vampires » de Roman Polanski avec lui-même et Sharon Tate dans les rôles titres. Je l'avais adoré ce film, pour Sharon Tate notamment, du haut de mes 12/13 ans j'étais tombé amoureux de l'actrice, de ses cheveux oranges et de son visage d'ange. Quand nous sommes rentrés en cours pour parler du film, notre professeur nous a raconté l'histoire de son assassinat par la bande de Charles Manson, c'est con mais cette histoire m'avait attristé et je pense vraiment que ce souvenir où j'apprends sa mort m'a au moins autant marqué que le film lui-même.
Once Upon a Time in Hollywood est une lettre d’amour à ce monde des sixties, une reconstitution loin du reste de la filmographie du réalisateur, lui qui semble ici assagie de part le lien qu’il porte à ce cinéma.
Et malgré cela il n’en reste pas moins un film purement tarantinesque, celui qui aime changer l’histoire et mélanger fiction et réalité, les longs dialogues, les groupes de filles, les cowboys, les pieds ou encore les longues scènes en bagnole. Un pur film de son réalisateur, parfois effrayant, parfois amusant, parfois jouissif mais toutefois loin de la violence habituelle de ses films.
On sent que Tarantino se rapproche de la fin, déjà dans le thème qu’il aborde mais surtout dans la forme par laquelle il raconte cette histoire, c’est un film très personnel, peu accessible à un large public avec une profondeur plus subtile à déceler.
Entre les dialogues et les belles images se cachent quelques moments de flottements, on y voit une belle tristesse envoûtante et mélancolique, mais c’est aussi sûrement le film le plus sombre et fataliste de Tarantino, le plus dépressif. La fin arrive à contre-pied de ce à quoi l’on s’attend, elle laisse un goût étrange, entre joie et nostalgie partagée avec celle du réalisateur et des acteurs qui, on le voit, ont pris du plaisir à jouer.
Once Upon a Time in Hollywood est totalement le contraire de ce que vous imaginez, Quentin Tarantino se lâche pour faire ce qui lui fait plaisir, loin de la prétention que l’on lui reproche souvent, c’est un film extrêmement attendrissant, simple et d’une étrange beauté qui m’a touché, comme si je comprenais ce que Tarantino, lui-même, avait ressenti.