Tarantino recrée ici le Hollywood des années 60 plus vrai que nature, dans lequel va évoluer un acteur sur le déclin et son cascadeur/homme à tout faire, tous les deux superbement interprété par Leonardo DiCaprio et Brad Pitt. L'auteur de Pulp Fiction s'amusera du contexte de l'époque pour faire beaucoup de références mais surtout pour réécrire l'histoire du drame de Sharon Tate avec son style inimitable et son irrévérence habituelle.
Ça c'est la critique qu'on peut écrire sans avoir regarder le film. La vérité c'est que sur les 2 heures 40 du film, on ne s'ennuie pas vraiment, mais difficile de trouver cela palpitant pour autant.
Les histoires de Rick Dalton, acteur dont la carrière périclite et de la famille Manson sont liées par un fil très ténu voir alambiqué. Les péripéties du personnage interprété par DiCaprio dans cet Hollywood des années 60, semblent déjà vues, rappelant "the artist" ou le sous estimé "Hail Caesar!" sans apporter beaucoup plus que ce qui a déjà était fait. Ce qui n'est pas aidé par Tarantino qui se regarde filmé et jubile devant les performances (impressionnantes) de Leonardo pendant de longues minutes qui semblent souvent dispensable pour le spectateur.
Brad Pitt est très beau (oh oui !), il a un grand charisme mais difficile de voir l'évolution de son personnage ou de tirer une quelconque moral de tout cela.
La famille Manson est quant à elle tourné en ridicule, semblant impuissante au Ranch contre Cliff dans une scène sans tension, elle l'est tout autant lorsqu'elle s’apprête à mettre son plan funeste à exécution. Ce groupe peine à inspirer la moindre frayeur ou inquiétude pour les personnages. Ils finiront carboniser dans une scène finale, exagérée (et jouissive je le reconnais) qui arrive de façon incongrue et qui semble sortir tout droit d'un autre film pour contenter les fans de violence et de gore.
Peut être que Tarantino ne veut pas rendre "cool" la famille mais ici elle semble vraiment inoffensive et Charles Manson n'est pas non plus présent pour une joute verbale qui aurait pu être intéressante sous la plume de l'auteur.
Cette uchronie n'a pas l'air d'avoir d'autres buts que de se replonger avec nostalgie dans les années 60 et de donner une happy end en se défoulant sur les auteurs de ce drame sordide comme c’était déjà le cas sur Hitler dans Inglorious Basterd.
A la fin des crédits, on a du mal à sortir une scène ou un dialogue qui nous aura particulièrement marqué. Tout semble trop sage ou trop prétentieux. Les deux parties du film se marient mal.
On se demande lorsque le générique survient "quel était le but de tout cela ?".
PS : Beaucoup, mais alors beaucoup trop de pieds filmés en gros plan c'est vraiment insupportable.