Well, well, well, qu'avons-nous là? Le nouveau Tarantino...hum... Bon, on ne va pas se mentir, un nouveau film du natif de Knoxville, ce n'est jamais anodin, pour la critique comme pour les "fans".
Et trouver un avis réellement objectif et dépassionné sur son travail semble toujours aussi compliqué.
S'il ne s'agit pas de remettre en cause son talent, force est de constater que certains (assez nombreux en fait) ont parfois un peu tendance à placer sur un piédestal une filmographie qui ne contient pourtant pas que des chefs d'oeuvre (Jackie Brown et Les Huit Salopards n'étaient pas fous quand même...)
La vie étant un éternel recommencement, nous y revoilà: 2019, Once Upon a Time...in Hollywood, enflammade quasi générale...
Commençons par enfoncer quelques portes ouvertes: Once Upon a Time..., c'est Ô surprise, un film à la structure narrative non linéaire, des personnages caricaturaux (mais tellement savoureux, on ne va pas se le cacher), un langage fleuri, une esthétique soignée, beaucoup (beaucoup) de références à la culture populaire (enfin, surtout à celle du réalisateur en fait, ou même des (auto)clins d’œil à ses propres œuvres)...et forcément, à un moment ou un autre, une bonne dose de violence plus ou moins gratuite. En clair, ce n'est pas dans ce film que Tarantino brisera ses codes.
Pour autant, notre homme serait-il devenu prévisible et chiant?
Non, rassurez-vous (vous étiez inquiets?).
Si chaque plan respire l'amour immodéré du réalisateur pour le Cinéma (oui, celui avec un grand "c"), Once Upon a Time... est aussi et surtout porté par un casting solide, avec en chef de file, un Leonardo DiCaprio de gala (c'était quoi son dernier mauvais film à lui?)! Tout bonnement énorme, particulièrement lors des scènes où il interprète son personnage entrain d’interpréter un autre personnage (oui parce qu'il est acteur dans le film, pour ceux qui n'ont pas suivi).
Bref, si tout cela est très bien, le problème de Once Upon a Time... est que le contexte dans lequel s'inscrit l'histoire (l'année 1969, les hippies, l’avènement du "nouvel Hollywood"...), les nombreuses références cinématographiques auxquelles il fait appel, et plus encore, son appropriation de certains personnages réels et d'un important fait divers de l'époque, nécessitent d'être connus par le spectateur.
Comme toujours, Tarantino nous balade très longtemps avant que l'on comprenne enfin où il veut en venir. Sauf que dans le cas précis, si vous ne connaissez rien (ou pas grand-chose ) à ce qui est décrit plus haut, alors vous passerez à côté de l'essentiel et ne verrez guère plus dans ce film, qu'un enchaînement de scènes parfois drôles, parfois violentes, et les galères d'un acteur qui se bat pour ne pas devenir has-been...le tout fort bien réalisé et interprété, certes...
Once Upon a Time... est un film étonnant, à la fois très "tarantinesque" mais dont le concept, si tant est qu'on le saisisse, en fait une oeuvre ingénieuse et originale.
Une oeuvre qui a "les défauts de ses qualités", en ce sens qu'elle est aussi probablement trop élitiste et risque d'avoir un intérêt limité pour le "grand public".
Once Upon a Time in... Hollywood n'est donc pas le film le plus abordable de Tarantino, mais il marque en tout cas son retour à un cinéma ambitieux (il est peut-être d'ailleurs un peu sévère de penser qu'il avait cessé de l'être). Le résultat divisera mais l'expérience mérite d'être tentée.