Once Upon a Time... in Hollywood est un beau film, et très surement une réussite, même s’il ne sera jamais mon Tarantino préféré. C’est un film très abouti cinématographiquement, mais qui demande une culture cinéma immense pour en saisir toutes les références et les subtilités. En effet, même si vous pouvez apprécier le film, sa technique et son jeu d’acteurs sans rien connaître de l’environnement du cinéma, d’Hollywood ou même de la politique intérieur et de la pop-culture de la fin des années soixante aux États-Unis - clairement, vous ne voyez pas le même film que ceux qui savent. Ceux qui savaient sentaient monter la tension, pendant que les autres se demandent pourquoi les scènes sont étirées ou même l’intérêt du personnage de Margot Robbie.
Et c’est vraiment pour moi le plus gros défaut de cette vision très personnelle, fantasmée et nostalgique d’un certain âge d’or hollywoodien : c’est un film intime que Tarantino fait presque uniquement pour lui. Pour moi un film doit être accessible même quand on en a pas toutes les clefs. Qu’il y ai plusieurs niveaux de lecture soit, mais il faut quand même avoir une base accessible. Et sans les références de cette époque, on passe complètement à côté du film et de son message.
Je regrette également l’excès de citation et d’auto-citation et à contrario le manque de dialogues/monologues mémorables à la Tarantino.
Malgré de nombreux défaut, j’ai aimé Once Upon a Time... in Hollywood et sa vision contemplative de la fin de l’innocence de l’Amérique. Je retrouve dans le film l’humour jouissif du réalisateur (jusqu’à l’excès comme le lance-flammes), la vrai excitation palpable dans laquelle il nous plonge et son regard amoureux sur le septième art. Le film fonctionne également grâce à la prestations de ses comédiens, à la fois touchants et brutaux, naïfs et désabusés.