1969, année tarant-érotique

8/10?? 9/10?? 10/10?? Finalement que vaut Once upon a time in Hollywood?? Faut-il le comparer au cinéma en général, auquel cas c'est sûr qu'il s'agit d'un chef d'oeuvre?? Faut-il le comparer au reste de la filmographie de son auteur et là, on se rend compte que quand on s'est mangé des claques absolues depuis l'adolescence, l'ami Quentin ne surprend plus?? Oui, c'est triste mais Quentin Tarantino ne m'a pas surpris avec son dernier né et ça me frustre, mais purée que c'était bon, et ça, c'est déjà moins surprenant.

Alors, ce qui est marrant, c'est que les tunnels de dialogues de Pulp Fiction et de Kill Bill ne me dérangent pas, bien au contraire, mais depuis Boulevard de la Mort, j'ai l'impression que c'est juste devenu un gimmick pour notre cher ami et je lui reproche souvent qu'il se regarde un peu trop écrire et il y a une scène ici qui illustre parfaitement ceci : c'est la scène où le personnage de DiCaprio discute avec la toute jeune actrice. J'avoue, au cinéma, cette scène je l'ai trouvé looooongue, mais en y repensant après, quand je me demandais quelle note j'allais lui attribuer, je me suis dit qu'au final, il n'y a rien à enlever, que tout avait son importance et que c'était complètement justifié, et c'est à peu près là que j'ai compris que Once upon a time in Hollywood était un grand film tout court, et un grand Tarantino.

Surtout que le bonhomme est tellement à l'aise pour recréer le Los Angeles de la fin des années 60 qui, à l'instar d'un Cuaron avec le Mexique de son enfance, est à moitié reconstitution historique, moitié fantasmée par les souvenirs de jeunesse. Il y place deux excellents personnages portés par des DiCaprio et Pitt en très grande forme, le tout saupoudré de dialogues jouissifs à souhait et de situations qui jouent en permanence entre l'humour noir et une vraie tension palpable

tout en jouant avec les sentiments des spectateurs comme il ne l'avait pas fait depuis le dernier acte de Kill Bill : Volume 2 avec les tribulations de la jeune Sharon Tate, superbe Margot Robbie, quelques jours avant son destin tragique

et puis c'est aussi le parcours du personnage de DiCaprio, acteur un peu raté, où l'acteur de The Revenant se lâche comme jamais, il est exceptionnel dans chacune de ses scènes, drôle et pathétique à la fois.

Et puis il y a ce final!! Une débauche de violence complètement dédramatisée par un humour qui m'aura fait rire à gorge déployée (j'étais le seul à rire comme ça dans la salle, les autres spectateurs ont du me prendre pour un psychopathe), mais c'est tellement jouissif

et Tarantino a tellement bien géré la montée en puissance pendant tout le film que c'en est devenu le bouquet final parfait.

Bref, Once upon a time in Hollywood frise le chef d'oeuvre, un casting de malade, un scénario et des dialogues qui confinent au génie, une mise en scène élégante et stylisé, c'est tarantinesque à souhait, une vraie jouissance sur près de trois heures!!