Only God Forgives... derrière ce titre se cache, un film très prometteur dès les premières secondes.

Lumières contrastées, infrabasses, plans larges en contrepoint de plans serrés. Mise en scène lente et gracieuse, acteur d'un regard intense.

Et puis, .... Et puis l'impression lorsque le film se termine d'une promesse non tenue. D'un film qui portait un gestation un chef d'oeuvre, ou si je ne m'emporte pas, un grand film, et puis.... et puis c'est un mort-né.

Une impression Lynchienne qui ne devient jamais, j'entends par là, une impression sourde de s'attaquer à l'humain dans ses tripes et qui vient remuer les nôtres. Le film ne devient jamais ce qu'il contient en gestation, sauf remuer celle de la mère du héros... , là encore je ne critique pas la mise en scène mais son utilisation qui pour moi n'apporte rien, ne se justifie pas, n'a pas sa place pour faire mouche !

Une référence à Jodorowski (le réalisateur dédicace le film d'ailleurs à son pote), ok. C'est sympa de voir le nom d'un homme que l'on adore et qui a été bien oublié pour ce qu'il a apporté aux arts, et puis....

L'histoire du film, un enfant qui n'a jamais terminé son oedipe et qui va encore échoué face à la réapparition de sa mère castratrice, d'un officier de police, opposant et père par substitution qui finira par le castrer une deuxième fois. On suit un homme raté et qui va reproduire son échec, pourquoi pas, pas la magie n'opère pas pour moi.

Les personnages autour du héros sont pratiquement plus intéressant, un "méchant", officier de police sans compromis. Chez lequel on lui donne grâce, il a une petite fille qu'il éduque.
Une mère du héros, infernal et destructrice, un personnage loin des interprétations classique de Christine Scott Thomas. Et puis,....

L'enchaînement implacable des évènements qui enferme le héros dans son destin dans lequel il ne peut ou ne veut choisir une autre voie...

Un dédale rouge et bleu dans les projections imaginaires du héros, oui mais pourquoi. Cette partie reste en suspens sans y répondre. Je veux dire qu'il ne suffit pas de donner du sens mais de répondre à ces plans, même par une fin ouverte,...

Dans une oeuvre d'art, le film doit faire 50% du trajet pour que le spectateur en face 50 % à son tour. On est loin des blockbusters qui vous gavent de gras, de sel, de sucre, et vous sortez contenté... puis 1 heure plus tard vous le sentez sur l'estomac... Non je parle d'une oeuvre qui ouvre des chemins dans lesquels les spectateurs ont une interaction intellectualisée ou non, d'ailleurs sans c'est mieux l'art est fait pour réflechir peut être, mais d'abord pour ressentir.

Donc là, émotionnellement, je reste sur ma faim... Peut être, a t il mis pas assez pour moi.

J'ai suivi un peu l'oeuvre du réalisateur, d'un "hyper excellent" Pusher (le premier après je suis vraiment moins fan) , une oeuvre en demi teinte avec le Vahalla Rising, Guerrier silencieux. Un Drive que j'ai bien aimé.

Je dois dire que je n'ai pas été convaincu par ce film. J'y suis allé de plus avec des acteurs qui sont sorti en conspuants Ryan Gosling pour le manque d'interprétation qu'on lui a demandé dans le film.

Une amie actrice me disait l'intensité dans les yeux oui, mais si c'est cela que cela, alors il n'y a plus de jeu du tout, d'interprétation. Cela rejoint mon impression globale, trop peu, pour faire les 50 %. On avance, spectacteur, on avance, et puis la piste s'assèche, les traces disparaissent devant nous, et nous nous essouflons dans notre recherche.

Voilà donc mon impression et ma réflexion sur ce film qui encore une fois n'était pas au rendez vous. Un lapin artistique.
ERICEGE
4
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Créée

le 31 mai 2013

Modifiée

le 9 juin 2013

Critique lue 353 fois

Eric ÉGÉ

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