Un film d'une douceur hypnotique incroyable. L'histoire (y'en a-t-il une au fond) n'a absolument aucune importance.
C'est d'une mélancolie à avoir le cœur tout serré. Des êtres seuls, à part, qui sont désabusés, mais qui aiment encore. Les choses, les plantes, l'histoire qu'ils sentent du bout des doigts. Qui s'aiment, à s'accrocher l'un à l'autre. Tendrement, doucement, prendre soin. Au bort d'un précipice.
C'est un film qui pleure l'humanité, la perte d'une âme. Sa dégénérescence.
Avec des pointes d'humour et d'amour qui portent un espoir.
Terriblement Beau.
Chaque plan est bercé de poésie sombre, des couleurs mats, obscures, sensuelles, chaudes. Un cocon protecteur.
Les acteurs sont fabuleux. Plantés dans leurs rôles presque monolithiques, figés dans un monde qui bougerait trop vite ? Ils sont attendrissants, portent la nostalgie, éthérés, aériens, et doux.
La musique colle parfaitement bien à l'atmosphère, un côté dense, lourd et léger à la fois. Répétitif et lancinant.
Composés et interprétés par le groupe de Jim Jarmusch lui-même, Sqürl, les titres ont une sonorité années 70 et un son stoner psychédélique, qui portent à la perfection le film et les personnages.