Only Lovers Left Alive par CharlieBrown
Jim Jarmush poursuit ses errances cinématographiques, et c’est toujours aussi bien. Jarmush fait partie de ces cinéastes avec lesquels j’aime bien prendre régulièrement rendez-vous. Cette fois-ci, il investit le film de vampires, qu’il plie à son rythme lancinant et à ses obsessions. Ses vampires du XXIème siècle sont des sages (à part une, qui est encore trop jeune, qui n’a pas vécu assez de siècles), qui ont tiré parti de tout ce qu’ils ont vécu au fil du temps pour mener une vie oisive dédiée à l’art, surtout (incluant la culture et la science), et à l’amour aussi (le "vrai", l’éternel, le romantique...), les deux seules vraies raisons pour lesquelles la vie vaudrait d’être vécue, surtout la vie éternelle, et même si l’éternité peut parfois peser un peu ("L’éternité, c’est long. Surtout vers la fin", comme disait Woody Allen). Dans ce monde de "zombies" (c’est le nom que donnent les vampires aux êtres humains dans le film), seuls les amoureux (les "vrais", les éternels, les romantiques...) sont capables de vivre et méritent de survivre. Only lovers left alive. C’est la morale-leitmotiv du film, du cinéma de Jarmush et de Jim himself, et c’est déjà pas si mal.