Only lovers left alive, nous prouve que le cinéma est loin d'être mort. Qu'il continu d'exister dans l’atmosphère du monde, sous différentes formes, différentes facettes, mais qu'il respire et qu'il est là, bien en vie.
Le film de Jim Jarmush transpire d'une beauté à fleur de peau. D'une atmosphère qui rentre par tous les pores de la gorge, d'une poésie juxtaposée à côté d'un silence, d'un bruit, d'une élégance renversée au travers d'un plan. Le noir dans la gorge, le noir dans la peau, dans la nuit où marchent en silence les deux protagonistes aux lunettes noires.
Un film velouté comme du satin, élégant, parfait, beau jusqu'aux plus petites facettes d'un silence, d'une lenteur, d'une caméra qui prend son temps à filmer un entourage désert, un univers où les êtres à la peau blême marchent, déchus du monde qui les entoure, parmi l’underground de l’atmosphère, les boîtes d’œufs qui font d'un mur une beauté parfaite, les instruments de musiques posés là dans la noirceur d'un monde.
La musique transpire de sonorités toutes plus belles les unes que les autres.
L'élégance d'un film, c'est le cinéma tout entier. Les émotions qui sortent du cœur d'un être humain, c'est par l'esthétique d'un film qu'elles apparaissent, parfois d'une soudaine violence, et alors ça jaillit, aussi parfait que la rondeur de la Terre.
Ce rien qui titille d'un poil notre corps tout entier. Et alors ça vacille, tout notre corps vacille, et on sait pas pourquoi. La lueur qui réactive nos sens. Et apparaît d'un coup, dans les oreilles, dans les yeux. Elle apparaît et c'est comme si tout notre corps explosait.


L'émotion en regardant dans la noire salle Only lovers left alive. Merci Jim.

Créée

le 22 févr. 2015

Critique lue 460 fois

4 j'aime

5 commentaires

Lunette

Écrit par

Critique lue 460 fois

4
5

D'autres avis sur Only Lovers Left Alive

Only Lovers Left Alive
VesperLynd
7

Je t'aime mélancolie ♪♫

L'immortalité est une plaie. Adam ne le sait que trop bien. Ce vampire reclus (et fan de bonne musique faut pas déconner), observe depuis des siècles la lente déliquescence du monde qui l'entoure...

le 26 janv. 2015

124 j'aime

13

Only Lovers Left Alive
pierreAfeu
5

Beau, beau, beau et chiant à la fois !

Cette histoire de vampires n'est évidemment qu'un prétexte. C'est l'immensité du temps qui intéresse Jarmusch, la musique, l'amour peut-être. En vrai romantique resté bloqué au XIXe siècle, cultivant...

le 23 févr. 2014

104 j'aime

9

Only Lovers Left Alive
Sergent_Pepper
6

Un bouquet d’immortels

« L’éternité, c’est long. Surtout vers la fin. » affirma un jour Woody Allen, paraphrasant probablement Kafka, lui aussi un grand comique en son temps. Dès les premières minutes du films, on se dit...

le 4 mars 2014

88 j'aime

Du même critique

Ma vie de Courgette
Lunette
9

De la pâte à modeler qui fait pleurer

La question, d'emblée, se pose : comment trois bouts de pâte à modeler peut bouleverser à ce point le petit cœur du spectateur ? Comment une tripotée de grands yeux d'enfants fatigués et dépressifs...

le 27 oct. 2016

30 j'aime

Taxi Driver
Lunette
10

La radicalité d'un monde

D'abord, la nuit. La nuit avec ses rues glauques, ses voitures balayant les jets d'eau venus nettoyer les vitres sales. D'abord, la nuit. Avec ses putes à tous coins de rues, ses camés, drogués,...

le 2 mars 2015

28 j'aime

10

Bagdad Café
Lunette
8

Lumineuse ironie

Bagdad Café ou l'histoire d'une époque, de celle défroquée d'une Amérique souillée, paumée, au comble de l'absurde. C'est ce café qui ne sert plus de café parce que l'un des mec a oublié de racheter...

le 18 mai 2016

27 j'aime

10