Only lovers left alive, nous prouve que le cinéma est loin d'être mort. Qu'il continu d'exister dans l’atmosphère du monde, sous différentes formes, différentes facettes, mais qu'il respire et qu'il est là, bien en vie.
Le film de Jim Jarmush transpire d'une beauté à fleur de peau. D'une atmosphère qui rentre par tous les pores de la gorge, d'une poésie juxtaposée à côté d'un silence, d'un bruit, d'une élégance renversée au travers d'un plan. Le noir dans la gorge, le noir dans la peau, dans la nuit où marchent en silence les deux protagonistes aux lunettes noires.
Un film velouté comme du satin, élégant, parfait, beau jusqu'aux plus petites facettes d'un silence, d'une lenteur, d'une caméra qui prend son temps à filmer un entourage désert, un univers où les êtres à la peau blême marchent, déchus du monde qui les entoure, parmi l’underground de l’atmosphère, les boîtes d’œufs qui font d'un mur une beauté parfaite, les instruments de musiques posés là dans la noirceur d'un monde.
La musique transpire de sonorités toutes plus belles les unes que les autres.
L'élégance d'un film, c'est le cinéma tout entier. Les émotions qui sortent du cœur d'un être humain, c'est par l'esthétique d'un film qu'elles apparaissent, parfois d'une soudaine violence, et alors ça jaillit, aussi parfait que la rondeur de la Terre.
Ce rien qui titille d'un poil notre corps tout entier. Et alors ça vacille, tout notre corps vacille, et on sait pas pourquoi. La lueur qui réactive nos sens. Et apparaît d'un coup, dans les oreilles, dans les yeux. Elle apparaît et c'est comme si tout notre corps explosait.
L'émotion en regardant dans la noire salle Only lovers left alive. Merci Jim.