On peut distinguer deux types de film de guerre : celui des explosions, des munitions illimitées et des combats de tanks (American Sniper, Il faut sauver le soldat Ryan etc.), et celui qui montre l’envers du décor : l’attente, la patience, l’ennui.
Le film de presque 3 heures d’Arthur Harari appartient clairement à cette deuxième classe.
Il faut dire que le scénario s’y prête. Il relate l’histoire d’Hirō Onoda, soldat ayant poursuivi la Seconde Guerre Mondiale 30 ans après son terme, à combattre contre… pas grand monde.
Spoiler alerte : 30 ans sur une île à participer à une guerre terminée, c’est long.
Et c’est aussi ce qu’on ressent en regardant cette œuvre. C’est long.
Peut-être était-ce le piège d’un tel scénario ? Comment tenir le spectateur en haleine face à une telle histoire ?
Il existe bien des leviers à actionner, et certains sont ici parfaitement utilisés. Parce que oui, bien qu’il soit long, ce film a aussi des qualités.
Onoda est une véritable leçon de dévouement et de fidélité jusqu’à nous montrer les limites d’un engagement qui frôle parfois le lavage de cerveau. C’est aussi une leçon d’humanité, à contrepied de la guerre.
Finalement, on ressort de ce film admiratif et peiné. Admiratif de l’engagement de cet Homme qu’est Hirō Onoda, mais peiné qu’il ait vécu l’évitable.
Malheureusement, réaliser un film dont l’attente constitue la principale action est d’une rare complexité. Trop complexe pour tenir un spectateur en haleine pendant 3h …
À bientôt,
Dominic-Decoco