J'avais beaucoup d'attentes sur ce Onoda et c'est surtout de la déception qui en ressort. En fait j'ai vu un film beaucoup trop long et qui n'arrive jamais à sortir d'un certain académisme. Disons que ça ne m'a ni intéressé, ni fait vibrer, ni rien du tout... Alors qu'au départ un film de quasiment trois heures sur un mec seul dans la jungle à garder son île pensant que la guerre continuait ça me bottait pas mal.
En fait je reprocherais au film d'être exactement là où on l'attend et de n'avoir aucune réelle surprise (je ne parle pas de surprise scénaristique). Il fait, gentiment ce qu'on lui demande, il faut filmer les gens qui passent un bon moment, il faut filmer les gens qui s'engueulent, les conflits avec la population locale, tout y est, c'est pas nul, c'est juste fade et sans saveur. J'ai déjà vu tout ça.
Même la construction scénaristique, avec les analepses pour bien expliquer comment on en est arrivé là, n'a rien de bien folle.
Je trouve le film sage, propre sur lui, qui finalement ne s'attarde jamais sur une séquence, qui n'ose pas étirer le temps, nous faire ressentir ce que c'est que 10 000 jours. J'ai l'impression qu'à chaque fois qu'on nous montre quelque chose dans ce film, c'est un passage obligé (les disputes, les réconciliations, les morts, etc) et que le quotidien a été totalement passé sous silence alors que c'était ce qui devait occuper la plupart de leurs journées. En gros le réalisateur s'intéresse à ce que l'on a déjà vu mille fois partout ailleurs et finalement pas à ce qui faisait l'originalité de son projet. Comme s'il avait peur du vide.
Vide qui compose pourtant la vie de son héros...
Et surtout un truc vraiment tout con, mais après quasiment trois heures de film, on ne sait toujours pas à quoi il passait ses journées tout seul...
La quasi absence de la question de la sexualité m'a gêné, comme si c'était tabou. Un des mecs s'approche d'une femme qu'ils ont fait prisonnière, mais il recule bien vite... Je veux dire rajouter un peu d'ambigüité dans les personnages n'aurait pas été de refus. (et je ne veux pas de : ouais mais dans la vraie vie blablabla ça c'est pas passé comme ça, mais dans la vraie vie ils ont buté une trentaine de locaux, là ils butent quasiment personne et quasiment toujours en situation de légitime défense, difficile de faire des personnages plus lisses)
Parce que moi j'aurais voulu être ému de voir ce type dans sa quête absurde, perdre tous ses compagnons les uns après les autres et tout à coup réaliser que toute sa vie a été un mensonge, qu'il a mené une vie ascétique pour rien, que ses amis sont morts pour rien, mais j'ai juste l'impression que Harari, n'avait aucune idée de comment le faire ressentir, alors il nous cale un petit plan sur des larmes et on passe à autre chose. On parle quand même d'un mec qui doit en l'espace de quelques instants renier toutes ses croyances passées sur lesquelles il avait fondé sa vie.
Et visuellement j'ai trouvé le film sacrément laid avec ses nuits américaines...
Alors c'est pas nul, ça occupe pendant quasiment trois heures, mais bon si j'en tire rien... c'est pas la peine.